« Nous ne résoudrons pas nos problèmes de terriens sans regarder du côté de la mer »

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Tribune. Le 8 juin est la journée mondiale de l’océan. Une bonne occasion de tourner nos regards vers la mer, et de revenir sur quelques enseignements des semaines folles dont nous sortons progressivement.

Pendant la crise sanitaire du Covid-19, les eaux de la lagune de Venise sont redevenues claires, des rorquals et des dauphins ont été observés dans le parc des calanques à Marseille, partout la nature a repris ses droits. La vie marine a temporairement bénéficié de la réduction de la pêche et du trafic maritime, soulignant en creux l’ampleur de nos impacts et la nécessité de ne pas tout recommencer comme avant.

Tempêtes, ouragans et inondations

Pour autant, la solution n’est évidemment pas de nous retirer de l’océan. Il est source de bien-être, de loisir, de culture. Il nous fournit des ressources indispensables, à la fois des protéines alimentaires (pêche et aquaculture), mais aussi des substances pharmacologiques et cosmétiques. Pas plus que sur terre, nous ne pouvons y stopper nos activités en nous retirant de la nature, comme le Covid-19 nous y a un temps contraint. On ne résout pas les impacts en supprimant les humains.

Au cœur des débats sur le « monde d’après », il y a la nécessité de reconstruire notre relation à la nature. En tant que scientifiques de l’océan, nous savons que le changement global est en cours et que des crises encore plus violentes, climatiques et écologiques, sont annoncées. Des crises irréversibles qui affecteront cette fois-ci durablement nos modes de vie et nos économies. Et nous pensons que modifier notre rapport à l’océan peut être source de solutions. Nous ne résoudrons pas nos problèmes de terriens sans regarder du côté de la mer, de sa dynamique propre et de son rôle immense dans le futur de notre climat et de notre biosphère.

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L’océan est un régulateur. Il absorbe 90 % de nos excédents de chaleur et près du tiers de nos émissions de C02. Mais l’océan est aussi victime du changement climatique. Le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) montre que les eaux marines sont déjà plus chaudes, plus acides et moins oxygénées. La physique et la chimie de l’océan sont modifiées et la grande machine du vivant est impactée. La productivité de l’océan diminue et les espèces marines migrent vers les pôles six fois plus vite que les espèces terrestres.

Les projections des scientifiques montrent que les crises viendront de la répétition des événements extrêmes. Déjà, les vagues de chaleur marines se multiplient et peuvent avoir des conséquences dramatiques sur le vivant. Les épisodes de tempêtes et ouragans deviennent plus violents. Les inondations côtières autrefois centennales sont appelées à se répéter tous les ans.

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