Le fatalisme des Romains face à l’état désastreux de leur métro

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La plus importante des trois lignes de métro romaines ne dessert plus le centre de la capitale italienne depuis plus de dix jours.

Par Jérôme Gautheret Publié aujourd’hui à 03h20, mis à jour à 03h20

Temps de Lecture 3 min.

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Le soir du 23 octobre 2018, dans la station Repubblica de Rome, un escalier mécanique a cédé blessant plusieurs dizaines de personnes.
Le soir du 23 octobre 2018, dans la station Repubblica de Rome, un escalier mécanique a cédé blessant plusieurs dizaines de personnes. CECILIA FABIANO / AFP

LETTRE DE ROME

D’ordinaire, dire du mal de la capitale est un des sports préférés des Italiens. Du col du Brenner à la Sicile, des portes de l’Europe centrale à la frontière française, combien de fois s’est-on entendu demander, d’un air peiné, « ça va, ce n’est pas trop difficile ? » par nos interlocuteurs, alors qu’on venait de leur confier qu’on vivait à Rome. Et combien de regards sincèrement étonnés a-t-on surpris après qu’on eût avoué qu’on s’y trouve très bien ?

Derrière ces questions, on a appris à repérer les sentiments mélangés que la ville inspire, partout dans le pays. Vue du nord, Rome est une capitale irréformable et corrompue. Au Sud, on la trouve surtout lointaine et inutile. Partout, tout en déplorant son état de délabrement, on s’amuse de ses misères ; la nouvelle du moindre incident est reprise à l’infini, comme un exemple de plus de l’insoluble problème romain.

Cette fois, pourtant, c’est un peu différent. En effet, les dernières péripéties du métro romain sont si accablantes qu’elles semblent comme entourées d’un voile pudique, à la mesure de l’embarras qu’elles suscitent au Capitole.

Procédures et pièces manquantes

Qu’on en juge : le soir du 23 octobre dernier, dans la station Repubblica, en plein cœur de la ville, un escalier mécanique a cédé, blessant plusieurs dizaines de personnes. Comme les victimes de l’accident étaient des supporteurs de football russes du CSKA Moscou, l’entreprise gérant les transports publics de la ville de Rome (ATAC) a cru bon, pour se défausser, d’incriminer l’alcool et les chahuts d’après-match. Jusqu’à ce que les images des caméras de surveillance confirment les premiers témoignages : il n’y avait aucun désordre particulier ce soir-là, rien qui puisse expliquer la panne soudaine. Depuis cette date, les réparations se font attendre, et la station est désespérément fermée.

Jeudi 21 mars, c’est cette fois la station Barberini, desservant le bas de la Via Veneto et la fontaine de Trevi, qui est touchée par une panne similaire. Une marche d’un escalier roulant cède, ce qui force à arrêter la machine, puis la station tout entière. Dans la soirée, l’arrêt ouvre de nouveau ses portes. Pas pour longtemps : samedi, deux jours après l’incident, la justice décide de placer sous séquestre l’appareil défectueux, ce qui force l’ATAC à fermer à nouveau. Pire, comme la station desservant la place d’Espagne est équipée de la même manière, l’entreprise de transports romains décide de la condamner elle aussi, en attendant les ordres.

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