Et le Covid-19 déferla sur la Lombardie

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Bergamo.Italia. 03.15.20. A car used as a banner with the write: Andrà tutto bene(everything gonna be all right

GABRIELE MICALIZZI / CESURA POUR “LE MONDE”

Par et

Publié aujourd’hui à 13h10

Après trois mois de bataille, après tant de morts et de vies sauvées, Annalisa Malara peut enfin souffler… C’est par cette pétillante urgentiste anesthésiste que la terrible nouvelle est arrivée, le 21 février : le Covid-19, la maladie infectieuse provoquée par le SARS-CoV-2, apparu deux mois plus tôt à Wuhan, dans la province chinoise de Hubei, s’est frayé un chemin jusqu’en Europe. Ce jour-là, Mattia Maestri, hospitalisé à Codogno, en Lombardie, est testé positif au virus à la demande de la docteure Annalisa Malara. Celle-ci l’ignore encore, mais son diagnostic annonce l’arrivée d’une épidémie qui va faire de la Lombardie la région la plus touchée d’Europe, et de la province de Bergame un épicentre plus meurtrier encore, en proportion, que Wuhan.

Alors que l’Italie a entamé, depuis le 4 mai, un déconfinement avec la peur d’une rechute tenaillant les esprits, il est encore difficile de prendre la mesure de la tragédie qui a frappé les plaines lombardes. Depuis le début de la crise sanitaire, 33 689 décès (au 4 juin) ont été attribués au Covid-19 dans le pays – un nombre sous-estimé, de l’avis général. La moitié des victimes vivaient dans la seule Lombardie. Une génération, celle de la mémoire, a été décimée. Les villages ont perdu leurs anciens, partis sans un au revoir.

L’anesthésiste Annalisa Malara a pris en charge, à Codogno (Lombardie) le premier patient testé positif au Covid-19 d’Italie, le 21 février.
L’anesthésiste Annalisa Malara a pris en charge, à Codogno (Lombardie) le premier patient testé positif au Covid-19 d’Italie, le 21 février. GABRIELE MICALIZZI / CESURA POUR “LE MONDE”

« On m’a appelée le 20 février au sujet d’un homme de 38 ans, athlétique, arrivé deux jours auparavant aux urgences de l’hôpital de Codogno avec une pneumonie, raconte Annalisa Malara, rencontrée à l’hôpital de Lodi où elle travaille habituellement. Il souffrait de graves problèmes respiratoires. Je suis aussitôt allée retrouver mes collègues radiologues. Ce fut un choc : sa radio était terrifiante. J’ai transféré le patient dans l’unité de soins intensifs. Son état était très sérieux. J’ai dû l’intuber. Il était horrifié à l’idée de mourir… »

A l’époque, les protocoles recommandés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et validés par les autorités sanitaires en Italie ne permettent un test de Covid-19 que sur des personnes revenant de Chine ou ayant été en contact prolongé avec quelqu’un arrivant d’Asie. Face à l’état gravissime inexplicable du patient, la docteure Malara pense qu’il faut effectuer le test. Puis, en discutant avec l’épouse du malade, Valentina, enceinte de sept mois, l’urgentiste apprend qu’il a dîné deux semaines auparavant avec un collègue rentrant de Chine. Il est testé. La réponse arrive d’un laboratoire milanais dans la soirée : Mattia Maestri est positif.

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