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Spécialisée dans les systèmes d’intelligence artificielle destinés aux robots, CloudMinds est l’une de ces pépites chinoises qui donnent des cauchemars à l’administration américaine. D’ailleurs, l’entreprise fait partie des vingt-quatre nouvelles sociétés du pays interdites d’utiliser de la technologie américaine sans autorisation spécifique de Washington. Annoncée par le département d’Etat le 22 mai, cette décision entre en application vendredi 5 juin. Mais la mesure ne semble pas avoir pris CloudMinds de court.
Recevant Le Monde deux semaines plus tôt, ses responsables disaient avoir renoncé, en 2019, à ouvrir un centre de recherche & développement (R&D) aux Etats-Unis. « En raison de la guerre commerciale, nous avons dû changer de stratégie. Finalement, nous nous recentrons sur la Chine où nous ouvrirons nos centres de R&D », nous expliquait une porte-parole de l’entreprise. Dans le showroom du siège pékinois de CloudMinds, certains robots dansent au son de la musique, d’autres équipés de roues et de caméras peuvent patrouiller dans les rues, d’autres encore ont servi à apporter des repas dans les hôpitaux de Wuhan aux malades atteints de Covid-19.
Une double réponse
CloudMinds n’est pas une exception. La Chine a pris acte du découplage en cours des économies, rançon de son propre succès. Elle sait que la parenthèse ouverte par son adhésion, en 2001, à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) se referme. Des Etats-Unis à l’Europe en passant par l’Inde et l’Australie, tous ses partenaires sont désormais plus réservés face à ses investissements. Le 23 mai, deuxième jour de la session annuelle du Parlement chinois, le président Xi Jinping a été très clair : La Chine est « confrontée à un grand nombre de défis internationaux, notamment (…) les revers de la mondialisation économique, le protectionnisme de certains pays et l’augmentation des risques géopolitiques ».
La réponse de l’empire du Milieu est double : développer la demande interne – 600 millions de Chinois disposent d’un revenu mensuel d’à peine 125 euros, a rappelé le premier ministre, Li Keqiang – et favoriser les nouvelles technologies made in China, afin de réduire la dépendance du pays aux produits occidentaux.
Car si les Occidentaux s’inquiètent de leur dépendance à l’égard de la Chine, l’inverse est également vrai. Hier présentée comme un facteur de croissance, l’interdépendance des économies est de plus en plus perçue aujourd’hui par Pékin comme un risque non seulement économique, mais aussi stratégique. Pour Xi Jinping, c’est la « sécurité nationale » qui est en jeu. « En Chine, de nombreuses voix estiment qu’il est clairement dans l’intérêt du pays de réduire fortement l’interdépendance avec les Etats-Unis », analyse Julian Gewirtz, auteur d’une étude américaine très approfondie sur « La réévaluation chinoise de l’interdépendance », publiée le 1er juin par le China Leadership Monitor.
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