les Vingt-Sept sont-ils prêts à accepter un nouveau report au 22 mai ?

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La première ministre britannique a dit vouloir réclamer un nouveau délai court, le temps de trouver une solution d’union nationale avec le camp travailliste. Les Européens sont sceptiques.

Par Cécile Ducourtieux Publié le 03 avril 2019 à 00h29 – Mis à jour le 03 avril 2019 à 00h29

Temps de Lecture 3 min.

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La première ministre britannique Theresa May, le 2 avril, à Londres.
La première ministre britannique Theresa May, le 2 avril, à Londres. REUTERS

Comme souvent, Donald Tusk fut le premier à réagir. « Soyons patients, même si, après la journée d’aujourd’hui, nous ne savons toujours pas à quoi ressemblera la fin », a tweeté le président du Conseil européen, juste après l’annonce de Mme May, mardi 2 avril. La première ministre britannique, à qui les Vingt-Sept ont déjà accordé un report du Brexit du 29 mars au 12 avril, a dit vouloir réclamer un nouveau délai court, jusqu’au 22 mai, le temps de trouver une solution d’union nationale avec le camp travailliste.

S’agit-il d’une forme d’assentiment de la part d’un dirigeant connu pour son approche conciliante à l’égard des Britanniques ? Pas totalement, à en croire d’autres sources bruxelloises : plutôt un « wait and see » poliment troussé. « Ni la Chambre des communes ni la première ministre n’ont apporté de la clarté, les Vingt-Sept doivent encore patienter et voir ce qui sort finalement du débat politique à Londres. Pour M. Tusk, toutes les options restent possibles : un accord, le no deal, un report long du Brexit, et une révocation de l’article 50 », souligne un diplomate européen.

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Enfin, un accord transpartisan à Londres, pour ratifier, enfin, l’accord de retrait et esquisser une relation future ? La plupart des Européens ont du mal à y croire, à dix jours d’un « probable » no deal (selon la Commission européenne). La confiance est désormais quasi-nulle à Bruxelles, Mme May et le reste de la classe politique britannique ayant multiplié les faux espoirs. Dernière grosse déception en date : les Vingt-Sept espéraient qu’une majorité finirait par émerger, lundi 1er avril à la Chambre des communes, pour un Brexit doux et le maintien du Royaume-Uni dans l’union douanière. Ce ne fut pas le cas, à trois voix près.

Cirque britannique

Ce n’est pas la première fois que Theresa May tend la main à Jeremy Corbyn, le chef de file des travaillistes. En janvier par exemple : à l’époque, M. Corbyn avait réclamé qu’elle exclue le « no deal » de ses scénarios, et la tentative de dialogue en était restée là. Jusqu’à présent, chacun des deux dirigeants est resté campé sur sa logique : l’unité de son parti à tout prix.

« Pourquoi Corbyn l’aiderait-il maintenant ? » s’interroge un diplomate bruxellois, très dubitatif. Echaudés par trois mois de « cirque » britannique, les Européens attendront de toute façon la missive que Mme May s’est engagée à envoyer à Bruxelles, avant le Conseil spécial Brexit du 10 avril, où elle « indiquera une voie à suivre » : demande de report long, avec engagement à participer aux élections européennes, no deal, etc.



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