En Allemagne, une sortie du charbon toute en contradictions

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Un slogan contre la crise climatique est projeté par des militants de Greenpeace sur la tour de refroidissement de la centrale Datteln 4, samedi 30 mai.
Un slogan contre la crise climatique est projeté par des militants de Greenpeace sur la tour de refroidissement de la centrale Datteln 4, samedi 30 mai. INA FASSBENDER / AFP

Dans la région industrielle de la Ruhr, il souffle un vent de discorde chargé de gaz à effet de serre. Samedi 30 mai, plusieurs centaines de militants écologistes ont convergé vers le site de la centrale à charbon de Datteln 4, non loin de Dortmund, pour protester contre la mise en service, prévue le même jour, de cette installation d’une capacité de production de 1 100 mégawatts.

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Pour le groupe Uniper, propriétaire du site, le démarrage de Datteln 4 signe le dénouement d’un feuilleton qui n’a que trop duré. En effet, le début d’exploitation de cette centrale, qui lui a coûté 1,5 milliard d’euros et a été cofinancée notamment par BNP Paribas et Société générale, était initialement prévu pour 2011, mais il avait été repoussé pour des raisons techniques. Puis, après que le gouvernement allemand eut pris, début 2019, la décision de sortir du charbon à l’horizon 2038, de nombreuses voix avaient exigé l’abandon de ce projet énergétique jugé anachronique. Mais Uniper a tenu bon.

« Une provocation »

Les partisans de la nouvelle installation assurent aussi que, du fait de sa modernité, elle aidera l’Allemagne à atteindre ses objectifs climatiques. « Il est judicieux de mettre en service la centrale de Datteln 4 », assure Joachim Pfeiffer, député au Bundestag (chambre basse du Parlement). « Elle émet beaucoup moins de dioxyde de carbone que de nombreuses installations, plus anciennes et moins efficaces », argumente ce membre de la CDU, le parti d’Angela Merkel.

En décembre 2019, le gouvernement s’est fixé l’objectif de diminuer de 55 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030

Ce raisonnement fait bondir de nombreux experts et défenseurs de l’environnement, qui soutiennent que l’Allemagne n’a nullement besoin de cette nouvelle centrale. « C’est une provocation », s’est emportée Luisa Neubauer, porte-parole du mouvement écologiste Fridays for Future en Allemagne. Sur Twitter, la militante suédoise Greta Thunberg, fondatrice du mouvement, a également déploré « un jour de honte pour l’Europe ».

L’inauguration d’une centrale thermique flambant neuve en pleine sortie du charbon est révélatrice des contradictions qui émaillent la transition énergétique que l’Allemagne tente de réussir depuis près d’une décennie. L’exercice est périlleux : en décembre 2019, le gouvernement s’est fixé l’objectif de diminuer de 55 % les émissions allemandes de gaz à effet de serre d’ici à 2030 et par rapport à leur niveau de 1990. C’est une gageure pour la plus grande puissance économique d’Europe. Selon l’institut Fraunhofer, 29 % de l’électricité produite dans le pays provenait, en 2019, de sa centaine de centrales à charbon. Au total, la production nette allemande s’est élevée à 515,6 térawattheure (TWh) l’an passé. En France, premier pays exportateur d’électricité en Europe, celle-ci était de 537,7 TWh.

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