dans les manifestations aux Etats-Unis, la rage d’une foule aussi blanche que noire

0
84

[ad_1]

Par , et

Publié aujourd’hui à 10h58, mis à jour à 11h39

Un hélicoptère militaire en vol stationnaire vrombit à basse altitude. Au sol, quelques manifestants bravent le couvre-feu. Washington a livré, lundi 1er juin, dans la soirée, une scène digne d’un théâtre de guerre. Les grands moyens déployés contre la rage d’une partie de l’Amérique, qui ne retombe pas. Une semaine après la mort de George Floyd, un Afro-Américain de 46 ans, lors d’une interpellation brutale à Minneapolis (Minnesota), des centaines de milliers de personnes ont manifesté dans de nombreuses villes du pays, insatisfaites des réponses politiques et judiciaires apportées à ce drame.

En fin d’après-midi, devant la Maison Blanche, au premier mouvement des policiers se dirigeant sans raison apparente vers la foule, Bakary, un gaillard athlétique afro-américain et Tomas, son copain blanc, ont pris leurs distances. Manifester avec un masque anti-Covid sur le visage est déjà assez inconfortable ; pas la peine d’y ajouter les désagréments provoqués par les gaz lacrymogènes. Les deux jeunes gens, venus manifester contre les violences policières, ont été bien inspirés.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Dans la police américaine, un état d’esprit paramilitaire et les biais raciaux de la société

Quelques instants plus tard, une demi-heure tout juste avant l’entrée en vigueur du couvre-feu décrété dans la capitale fédérale à 19 heures à la suite des incidents des jours précédents, la charge inattendue a violemment dispersé les centaines de personnes, rassemblées pacifiquement depuis le milieu de l’après-midi. Tirs de gaz et de balles en caoutchouc ont mis un brusque terme aux slogans scandés devant le square Lafayette, d’ordinaire havre de verdure planté devant une Maison Blanche désormais bunkérisée. Cette démonstration de force a libéré le passage : Donald Trump a pu traverser à pied le jardin, et poser pour une séance photo devant les fenêtres de l’église épiscopalienne Saint-John, endommagées lors de la manifestation de la veille.

South Washington Street, à Minneapolis (Minnesota), le 31 mai.
South Washington Street, à Minneapolis (Minnesota), le 31 mai. John Minchillo / AP

« La mort d’un Noir, la colère, l’oubli »

Bakary n’aura pas vu le président mais il n’était de toute façon pas venu pour cela. Pour sa première participation aux rassemblements de ces derniers jours, le jeune homme a bricolé une pancarte « Black Lives Matter » (« les vies noires comptent ») et noué sur sa tête un t-shirt bleu, assorti à son masque chirurgical. Ce chercheur de 23 ans voudrait que, cette fois, la mort d’un Afro-Américain aux mains de la police soit davantage qu’une triste statistique. « Il faut sortir de ce cycle trop familier : la mort d’un Noir, la colère, l’oubli », explique celui qui a grandi dans un quartier noir de Philadelphie. « Ce pays a besoin d’une réforme de la police : qu’elle cesse d’arrêter en permanence les Afro-Américains ou, quand elle les arrête, qu’elle les traite comme des êtres humains. »

Il vous reste 78.52% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: