à Los Angeles, « les manifestations et les émeutes, ce sont deux choses séparées »

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Dans le quartier d’Hollywood, à Los Angeles, le 1er juin.
Dans le quartier d’Hollywood, à Los Angeles, le 1er juin. MARCIO JOSE SANCHEZ / AP

Los Angeles est un archipel, et la mobilisation contre les violences policières, à la suite de la mort de l’Afro-Américain George Floyd à Minneapolis le 25 mai, y navigue à vue. Il y a les explosions spectaculaires, avec pillages dans les quartiers chics – le centre commercial The Grove, samedi 29 mai, ou la promenade commerçante de la Troisième rue, à Santa Monica, dimanche. Et puis il y a les mobilisations impromptues, de ville ou de quartier, au coin de deux rues ou sur un pont autoroutier. Familiales et pacifiques tout autant qu’inédites.

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A West Covina, dans la San Gabriel Valley, au nord-est de l’agglomération, les habitants ont choisi, lundi 1er juin, de manifester au-dessus de l’autoroute 10, l’axe ouest-est qui traverse les Etats-Unis de la plage de Santa Monica aux rivages de Floride. Une petite centaine de personnes, équipées de panneaux en carton « Black Lives Matter » (« Les vies noires comptent ») ou « No justice, no peace » sont positionnées de chaque côté de la chaussée, le long des grillages qui surplombent la huit-voies, pour solliciter le soutien des automobilistes.

A Van Nuys, le 1er juin.
A Van Nuys, le 1er juin. ROBYN BECK / AFP

Et cela fonctionne, avec un concert permanent de coups de klaxons, parfois tonitruants quand un trente-six tonnes s’y joint. « Dites son nom – George Floyd », s’égosille un public constitué essentiellement de lycéens et d’étudiants, très féminin. Ils et elles sont majoritairement latinos, mais également blancs et afro-américains. A l’image de la ville, dont plus de 50 % des 105 000 habitants sont hispaniques, comme le comté de Los Angeles dans son ensemble.

« Ici, regardez, c’est calme, pacifique »

Eric Hunter observe la scène avec satisfaction : « Il faut que les gens qui ne sont pas Noirs comprennent comment ça se passe pour nous. » 40 ans, Afro-Américain, il a grandi là, dans cette banlieue résidentielle, entre pavillons et centres commerciaux géants. Il se souvient d’avoir été arrêté par la police, avec des copains, sans raison, quand il avait 18 ans. « Mon ami avait une voiture chère, une Cadillac Escalade, raconte-t-il. Il avait été sélectionné dans une équipe de base-ball professionnelle, et il pouvait se le permettre. On était avec des filles, ils nous ont tous fait sortir, asseoir sur le trottoir, ils ont vérifié nos identités. Un Blanc n’aurait jamais été contrôlé. »

« Quand je vais dans un Target ou un Walmart [deux grandes chaînes d’hypermarchés], je peux presque sentir les caméras de surveillance sur moi », poursuit-il. De chaque côté du pont, des voitures de police mènent la garde. Les rampes d’accès à la 10 ont été bloquées sur plusieurs kilomètres, pour éviter que la manifestation ne déborde sur l’autoroute – un classique dans les grandes villes suburbaines américaines. Les participants regrettent surtout que cela empêche d’autres de les rejoindre. « Les manifestations et les émeutes, ce sont deux choses séparées. Toute cette mobilisation policière, c’est du gâchis. Ici, regardez, c’est calme, pacifique, tout le monde va partir avant le couvre-feu », défend M. Hunter.

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