« Le risque est de mettre des rustines là où il faudrait réformer en profondeur »

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Tribune. Depuis la crise des « gilets jaunes », les promesses présidentielles n’ont cessé de s’accumuler. Elles donnent, en creux, une image de plus en plus complète des négligences des gouvernements qui se sont succédé et de l’état dans lequel se trouvent nombre des institutions sur lesquelles repose la cohésion de notre société. A défaut d’avoir perçu cette réalité au cours de sa marche préélectorale, le président Emmanuel Macron la découvre progressivement en se heurtant à elle.

Le programme « réinventé » qui résulte de cette prise de conscience est bienvenu. Il faudra du temps toutefois pour rattraper les retards pris. Le risque est de vouloir aller vite et de mettre, comme on n’a cessé de le faire, des rustines là où il faudrait réformer en profondeur.

Promesses jamais tenues

Adapter nos hôpitaux aux défis à relever, comme aussi notre école, notre police, notre justice… ne passe pas seulement par des primes ou des hausses de salaires. Il faut repenser les objectifs, les organisations et les moyens, faire évoluer les qualifications et assurer la formation des personnels.

De cela aussi, Emmanuel Macron, dit avoir pris conscience : pour y parvenir, il faudra « bâtir une stratégie où nous retrouverons le temps long, la possibilité de planifier ». Mais il faudra aussi de l’argent. Or, la crise que nous traversons vient de faire un sérieux trou dans le budget d’un Etat déjà passablement endetté.

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Sommes-nous encore capables de financer les investissements nécessaires ? Si l’on ne répond pas rapidement à cette question, la volonté de moderniser nos infrastructures sociales, tout en assurant la nécessaire transition climatique, risque vite d’être étouffée par les froides contraintes de l’arithmétique budgétaire.

Dire que l’on va s’écarter provisoirement des règles fixées par les pactes européens, pour y revenir un peu plus tard, ne peut mener très loin. Depuis maintenant vingt ans pratiquement, nous n’avons cessé de promettre sans jamais tenir et, à ce jeu, le crédit de l’Etat s’est usé et ses actions sont restées à courte vue.

Des règles européennes inadaptées

On ne peut espérer retrouver « le temps long » en continuant simplement de faire preuve d’une indiscipline sournoise à l’égard de règles par ailleurs acceptées. Si nous voulons que notre société, comme celles de nos voisins européens, puisse acquérir « cette prévention, cette résilience qui seules peuvent permettre de faire face aux crises à venir », c’est bien aussi le cadre de nos politiques budgétaires qu’il va falloir « réinventer ».

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