[Politique] Municipales: Didier Robert tend la main à Nassimah Dindar

SAINT-DENIS. Didier Robert a finalement appelé Nassimah Dindar à former une union pour barrer la route ouverte à Ericka Bareigts. Tous les autres opposants à la majorité sortante sont également conviés.

Dernier tour de piste avant les annonces fracassantes. Hier, les principaux acteurs de l’élection municipale dionysienne ont cogité sur leur positionnement à tenir jusqu’au 28 juin. Au terme d’une longue journée de consultations, et alors que tout semblait figé, l’équipe de campagne de Didier Robert a transmis un communiqué dans lequel il invite sans détour Nassimah Dindar et son équipe à former “une union sur la base de valeurs et d’un projet mobilisateur et ambitieux pour le développement de Saint-Denis”. 

Le président-candidat, arrivé second au premier tour “propose à tous les candidats opposés au projet municipal la constitution d’un rassemblement d’action au service des dionysiens”. 

Ce qui laisse la porte ouverte à d’autres candidats comme Vanesssa Payet ou Alain Armand. “La réussite de ce programme doit se faire dans le cadre d’une gouvernance partagée, précise Didier Robert, où chaque sensibilité sera naturellement représentée avec équité”.

D’importantes concessions auraient été faites pour ramener vers lui la sénatrice-candidate. La présidence de la Cinor aurait notamment été mise dans la balance pour un de ses colistiers. Ainsi que la moitié des places sur la liste. Distancé de près de 7 000 voix par Ericka Bareigts (PS) au premier tour, Didier Robert estime que “la droite et le centre à Saint-Denis doivent savoir s’unir, dépasser les cheminements personnels au nom de l’intérêt général”. Pour lui, “L’objectif est de réussir maintenant l’union la plus large pour faire barrage à la gauche et l’extrême gauche dionysienne en responsabilité depuis deux mandats consécutifs”.

Cet appel intervient après que plusieurs autres solutions ont été envisagées. Nassimah Dindar et Didier Robert ont tenté de négocié un temps une alliance avec Vanessa Payet (Croire et Oser), arrivée quatrième du premier tour. Le tandem centre-droit était alors prêt à céder la tête de liste à la jeune novice en politique.

Cette option ne semble plus tenir la corde. Sauf coup de tonnerre, tout porte à croire que le parti d’Alexandre Lai Kane Cheong gardera ses distances et se dispensera d’endosser le poids d’une possible défaite à leur place. Vanessa Payet officialisera sa position aujourd’hui dans l’après-midi.

Coups d’échecs

Hier, Nassimah Dindar a organisé une réunion avec ses colistiers pour prendre la température. Les derniers échos en provenance du camp Dindar laissaient entendre qu’une majorité de ses colistiers jugeaient prioritaire que leur projet, fortement axé sur le logement, soit mis en œuvre. 

Les colistiers de Nassimah Dindar étaient donc favorables à un rapprochement avec la future majorité quelle que soit sa couleur politique. Ce qui au vu des résultats du premier tour revenait à privilégier les tractations avec Ericka Bareigts et Gilbert Annette. Deux ou trois colistiers auraient marqué leur préférence pour un rapprochement avec Didier Robert au nom des traditionnelles alliances entre la droite et le centre. Quelques-uns lui auraient suggéré de se maintenir. Et nul n’envisageait l’option du retrait.

Le communiqué de Didier Robert pourrait changer la donne. Lui aussi a consulté ses colistiers au préalable. 

La tendance majoritaire était malgré tout de tenter de resserrer les liens avec Nassimah Dindar. De tout faire pour réduire l’écart et rendre honorable une défaite annoncée mais pas écrite.

Dont acte. Didier Robert a donc tendu la main au centre après avoir refusé au premier tour une alliance proposée par Ibrahim Dindar. Hier soir, certains de ses colistiers de poids y étaient opposés. Mais à défaut de tenter l’union, Nassimah Dindar aurait eu beau jeu de lui en faire porter le chapeau. Pour le second tour et les échéances futures ?

Les lignes pourraient donc bouger aujourd’hui. Pour Nassimah Dindar et Didier Robert, la marge de manœuvre devient de plus en plus étroite. Un proche du président de région résumait la situation ainsi : “on joue des demi-coups d’échec pour parvenir à faire mat aux départementales et régionales”. Didier Robert est manifestement en train de tenter de préserver l’union de la droite. Reste désormais à savoir si le centre veut en être ou pas.

Yoann Guilloux