Nouvelle nuit de colère et d’émeutes aux Etats-Unis après la mort de George Floyd

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Des manifestants à Minneapolis, dans l’Etat américain du Minnesota, vendredi 29 mai.
Des manifestants à Minneapolis, dans l’Etat américain du Minnesota, vendredi 29 mai. LUCAS JACKSON / REUTERS

La colère suscitée par la mort de George Floyd, un homme noir américain de 46 ans tué lundi par un policier blanc de Minneapolis, a suscité de nouvelles révoltes populaires dans la nuit de vendredi 29 au samedi 30 mai et les manifestations se sont multipliées à travers les Etats-Unis.

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Malgré l’arrestation d’un des agents impliqués dans le drame, le déploiement de 500 soldats de la Garde nationale et l’imposition d’un couvre-feu n’ont pas empêché la grande ville du Minnesota de s’embraser pour la quatrième nuit consécutive.

Des milliers de manifestants ont d’abord défilé pacifiquement en mémoire de George Floyd mort juste après son arrestation. Mais dans la nuit, la situation a dégénéré auprès d’un commissariat du sud de la ville, avec plusieurs commerces incendiés, de nouveaux pillages et de nombreuses dégradations.

Les soldats et policiers anti-émeutes ont tiré des gaz lacrymogènes et des fumigènes pour éviter que ce commissariat ne subisse le même sort qu’un autre, incendié la veille au soir après avoir été déserté par ses occupants. « La situation est extrêmement dangereuse », a lancé le gouverneur du Minnesota, Tim Walz lors d’une conférence de presse improvisée au milieu de la nuit pour appeler au calme. « Il n’y a rien d’honorable à brûler votre ville », a renchéri, à ses côtés, le maire de Minneapolis, Jacob Frey.

La police militaire « prête à être déployée »

Pour faire face à la gravité de la situation, des renforts de la Garde nationale vont être portés à 1 700 à Minneapolis et dans la ville voisine de Saint-Paul, d’ici à samedi soir, a annoncé dans la nuit le major-général Jon Jensen, qui dirige la Garde nationale du Minnesota. Le président « a demandé au Pentagone de placer des unités de l’armée en alerte pour qu’elles puissent éventuellement intervenir à Minneapolis », a-t-il ajouté en estimant « prudent d’étendre les options disponibles » pour sécuriser la ville.

Lire l’éditorial : Etats-Unis : aux sources de l’embrasement

Selon le New York Times, citant des « responsables » américains, le ministère de la défense a ordonné samedi à l’armée de « se préparer à déployer » des unités de police militaire venant de plusieurs bases de l’armée dans tout le pays. Alors que la Garde nationale est souvent déployée lorsque des émeutes éclatent dans le pays, le déploiement de la police militaire serait le signe d’une réponse beaucoup plus forte des autorités américaines face aux révoltes. « Des unités de police militaire ont été utilisées en 1992 lors des émeutes de Los Angeles qui ont suivi l’acquittement de quatre officiers impliqués dans le passage à tabac de Rodney King », rappelle par exemple le New York Times.

Bavures policières et disparités raciales

La tension est également montée dans le reste du pays. Des centaines de personnes se sont rassemblées à New York, Dallas, Houston, ville d’origine de la victime, ou encore Las Vegas, Des Moines, Memphis, Atlanta et Portland.

Manifestations à Atlanta, le 29 mai.
Manifestations à Atlanta, le 29 mai. JOHN AMIS / AFP

Des manifestants se sont également rendus devant la Maison Blanche, à Washington. Samedi, le président américain a dénoncé les « cris et les diatribes » de ceux qu’il a qualifiés de « pseudo-manifestants », se réjouissant de l’efficacité du « Security Service », la police fédérale spécialisée dans la protection des personnalités. « J’étais à l’intérieur, j’ai tout vu », a-t-il tweeté. « Personne n’est parvenu à rompre la clôture. S’ils l’avaient fait, ils aurait été accueillis par les chiens les plus féroces et les armes les plus menaçantes ».

Partout, les manifestants ont dénoncé les bavures policières et les disparités raciales. Et surtout, ils ont exigé justice pour George Floyd qui, dont l’arrestation mortelle a été filmée dans une vidéo devenue virale. Le policier blanc Derek Chauvin qui, sur cette vidéo, maintient son genou pendant de longues minutes sur le cou du quadragénaire, a été arrêté vendredi et inculpé pour « homicide involontaire » et « acte cruel et dangereux ayant causé la mort ». Le Washington Post a publié une chronologie (réalisée à partir de plusieurs documents vidéo) retraçant les dernières minutes de sa vie.

Des policiers à Minneapolis, le 29 mai.
Des policiers à Minneapolis, le 29 mai. LUCAS JACKSON / REUTERS

La famille de la victime a salué ce développement comme un premier pas sur « la voie de la justice », mais l’a jugé « tardif » et insuffisant. « Nous voulons une inculpation pour homicide volontaire avec préméditation. Et nous voulons voir arrêtés » les trois autres agents impliqués dans le drame, a-t-elle affirmé dans un communiqué. Ces derniers ont immédiatement été licenciés, comme Derek Chauvin, mais ne font encore l’objet d’aucune poursuite.

Lire aussi « Il cherchait un nouveau départ » : George Floyd, 46 ans, mort sous le genou d’un policier blanc

L’affaire rappelle la mort d’Eric Garner, un homme noir décédé en 2014 à New York après avoir été asphyxié lors de son arrestation par des policiers blancs. Lui aussi avait dit « Je ne peux pas respirer », une phrase devenue un cri de ralliement du mouvement Black Lives Matter.

Le Monde avec AFP



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