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L’animation battait son plein ses derniers jours dans les couloirs « numériques » des Nations unies. La fin de campagne d’élection de cinq nouveaux membres non permanents au Conseil de sécurité pour 2021-2022 a animé les débats en ligne à cause de la pandémie. Le 17 juin prochain, on devrait savoir qui, de Djibouti ou du Kenya, rejoindra en janvier le Niger et la Tunisie au sein du sous-groupe A3, qui représente l’Afrique au sein du Conseil de sécurité.
« On pourrait comparer la situation à un duel David contre Goliath, alors qu’il n’y aurait jamais dû avoir de face-à-face », explique un observateur. D’ordinaire, le groupe des Etats africains présente un nombre de candidats égal au nombre de sièges vacants (principe dit du « clean slate »). Djibouti s’attendait à être la candidate retenue pour le mandat 2021-2022 mais, en août 2019, l’Union africaine (UA) a choisi le Kenya, qui s’est empressé d’afficher dans le hall du QG de l’ONU à New-York un kakémono estampillé « soutenu par l’Union africaine ». Les candidatures sont traditionnellement arrêtées en fonction de rotations régionales, de la fréquence à laquelle les pays ont déjà siégé au Conseil, et de la proximité dans le temps du dernier mandat. Djibouti n’a siégé qu’une fois, en 1993-1994, contre deux fois pour le Kenya, dont le dernier mandat remonte à quatre ans plus tard (1997-1998).
David contre Goliath
Le flou entoure les raisons de cet adoubement. La représentante de l’UA à l’ONU n’a pas souhaité s’exprimer, et l’ambassadeur kényan a refusé de répondre à nos sollicitations. « Nous n’avons reçu aucune explication claire », confie une diplomate africaine. Il semble que la procédure suivie n’a pas été respectée au sein des 15 membres de la zone orientale de l’Afrique, à la suite d’actions de lobbying menées par Nairobi auprès des autres pays anglophones. « L’UA a examiné la situation lors du dernier sommet [en janvier] et a constaté les vices de procédure, affirme l’ambassadeur djiboutien Mohamed Siad Doualeh. Normalement, c’est là que les chefs d’Etat valident le candidat officiel, mais ils n’ont pas pu le faire. » Selon un diplomate européen, « les pays se doutent qu’il s’est passé quelque chose puisqu’ils sont habitués à ne pas devoir choisir entre les candidats africains. Mais ils retiennent que le Kenya a reçu une approbation de l’UA. »
Difficile pour Djibouti de se mesurer à la campagne de son « Goliath ». Pour les candidats à l’élection, l’enjeu est colossal et tout est fait pour s’attirer les électeurs : le Canada, candidat à l’un des deux sièges des pays occidentaux, aurait, par exemple, convié des membres au concert de leur icône Céline Dion à New York. Le Kenya, lui, a proposé en novembre aux ambassadeurs de l’ONU une session marathon… avec rien de moins que ses coureurs stars, Tegla Loroupe et Paul Tergat. Pourtant, dans cette diplomatie, Mohamed Siad Doualeh croit moins au « buzz » qu’au travail de fond. « Ça a été un défi de continuer la campagne pendant le confinement, raconte-t-il. Nous avons multiplié les “cafés zoom” avec les délégations pour leur présenter notre programme, mais en diplomatie, rien ne vaut le face-à-face. » Djibouti se targue ainsi d’avoir le soutien de la Francophonie, de l’Organisation de la coopération islamique et de la Ligue arabe, notamment.
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