[Société] Le cannabis comme traitement préventif contre le Covid ?

0
122

[ad_1]

Selon des chercheurs canadiens, certaines variétés de cannabis sativa pourraient réduire les chances du Covid-19 d’entrer dans l’organisme. Même s’il faut souligner qu’il s’agit là que d’une pré-étude, pour certains, elle relance l’intérêt du développement d’une filière chanvre à La Réunion. 

Des études sur des potentiels remèdes du coronavirus, il y en a en-veux-tu-en-voilà depuis plusieurs mois maintenant. De l’artemisia à l’hydroxychloroquine en passant par les anticorps du lama, on a entendu parler de traitements parfois étonnants pour lutter contre ce virus qui affecte le monde entier. Parmi les dernières hypothèses en date, celle selon laquelle certaines variétés de cannabis pourraient réduire la capacité du Covid-19 à pénétrer dans l’organisme. C’est du moins ce que dit, non pas une étude, mais une pré-étude non publiée encore, de chercheurs canadiens.* 

Il ne s’agit pas là de guérir les patients du Covid, nuancent les chercheurs, mais de réduire voire empêcher l’entrée du virus et donc sa diffusion dans l’organisme. Du préventif, donc. 

Selon ce qu’ils rapportent dans cette pré-étude, 13 variétés de cannabis sativa testées, sur 800 nouvelles variétés développées au Canada, se montreraient efficaces. Comment ? En modifiant l’enzyme ACE2, présent dans les muqueuses du nez et de la bouche notamment. Cette modification réduirait la capacité de l’ACE2 à “accrocher” le virus. Car pour entrer dans l’organisme, le coronavirus SARS-CoV-2 se “colle” à cette protéine qui fait office de récepteur à la surface des cellules. 

 

Une pré-étude qui reste à valider, et une expérimentation du cannabis thérapeutique au point mort en France  

 

Les chercheurs sont donc partis de l’hypothèse que des variétés de cannabis sativa à haute teneur en CBD, – le CBD, substance non-psychoactive mais déjà connue pour ses propriétés anti-inflammatoires – joueraient un rôle sur la façon dont se comporte l’ACE2 face au coronavirus. Et ont donc testé cette hypothèse sur des tissus buccaux, respiratoires, et intestinaux artificiels, via des modèles 3D. Mais rien n’a encore été testé sur des patients. 

D’ailleurs, rappelons qu’il ne s’agit là que d’une pré-étude, et qu’elle reste encore à valider. Mais ses auteurs imaginent déjà le développement d’un traitement préventif, “sous la forme de produits pour bains de bouche et gargarismes à utiliser tant à l’hôpital qu’à la maison”, pour peu qu’on arrive à prouver que leur usage réduit la probabilité que le virus pénètre les muqueuses buccales. 

Soulignant d’ailleurs que “compte tenu de la situation épidémiologique actuelle et de son évolution, toutes les voies thérapeutiques possibles doivent être examinées”. Mais rappelons qu’en France, le cannabis, même à usage médical, reste interdit. L’année dernière, l’Assemblée nationale avait autorisé l’expérimentation du cannabis à usage médical, suite à l’adoption d’un amendement déposé justement par… Olivier Véran, alors député de l’Isère. Il était prévu que les tests commencent dès le premier semestre 2020, sur un panel de 3000 patients et avec des médicaments prescrits dans un cadre hospitalier. Mais, coronavirus oblige, le projet semble pour l’instant au point mort. 

 

“Le cannabis sativa peut aider les patients dans beaucoup de domaines”

 

Or, pour Benjamin Coudriet, de l’association Chanvre Réunion, cette pré-étude est peut-être l’occasion de penser sérieusement à l’organisation d’un filière cannabis thérapeutique à La Réunion. “C’est très intéressant, il faut le prendre au sérieux. Le cannabis sativa peut aider les patients dans beaucoup de domaines, ou au moins leur apporter un confort, comme dans le cas de cancers, ce que l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament, ndrl) a déjà prouvé”, souligne-t-il.

Cette pré-étude, même si elle reste à être validée par la communauté scientifique, est une aubaine pour celui qui milite depuis des années pour la structuration d’une filière chanvre à La Réunion. Ce qui contribuerait d’autant plus, alors que l’économie est impactée par la crise Covid, de “relocaliser l’économie, créer un relai de croissance, de l’emploi, et pourquoi pas du tourisme vert”. Au-delà, Benjamin Coudriet estime que La Réunion, où le cannabis pousse très bien, pourrait ainsi miser sur l’innovation et la recherche médicale à cette occasion. 

Le militant n’hésite pas à dresser un parallèle avec Madagascar, qui a choisi de miser sur l’artemisia. “On ferait bien de développer une filière rapidement sur l’île. Nous ce qu’on demande, c’est que nos variétés soient testées”. Car, rappelle-t-il, le zamal est “traditionnellement utilisé ici par les tradi-praticiens, et se retrouve dans les jardins aux côtés du thym, de la verveine-citron, du romarin”. 

Pour faire bouger les lignes sur la création d’une filière locale, l’association Chanvre Réunion envisage ainsi d’organiser une “marche verte”, de commune en commune, pour recueillir des doléances qui seront portées au préfet. 

 

* Wang, B.; Kovalchuk, A.; Li, D.; Ilnytskyy, Y.; Kovalchuk, I.; Kovalchuk, O. In Search of Preventative Strategies: Novel Anti-Inflammatory High-CBD Cannabis Sativa Extracts Modulate ACE2 Expression in COVID-19 Gateway Tissues. Preprints 2020, 2020040315 (doi: 10.20944/preprints202004.0315.v1).

 

[ad_2]

Source link

clicanoo

Have something to say? Leave a comment: