Au Danemark, les habitants d’un quartier « ghetto » portent plainte contre l’Etat

0
101

[ad_1]

Le quartier de Mjolnerparken, au nord de Copenhague, le 8 mai 2018.
Le quartier de Mjolnerparken, au nord de Copenhague, le 8 mai 2018. Andrew Kelly / REUTERS

Prof d’anglais, Susanne Poulsen habite, depuis 2012, avec sa fille de 9 ans et son compagnon, à Mjolnerparken, au nord de Copenhague. Leur appartement se situe au troisième étage d’un des quatre blocs de briques rouges, donnant sur une cour intérieure. Pour l’enseignante, pas question de déménager. « C’est chez moi, dit-elle. Je m’y sens en sécurité, je connais mes voisins, ma fille y a ses copines, elle va à l’école juste à côté. »

Pourtant, dans quelques mois, Susanne Poulsen pourrait ne pas avoir le choix. En février, la société de logement Bo-Vita, qui gère les quatre immeubles, a mis en vente 260 des 560 appartements, où vivent un peu plus de 1 600 personnes. Une décision prise après l’entrée en vigueur du « plan ghetto », adopté par les députés danois en novembre 2018, dont l’ambition est de réduire à 40 % d’ici 2030, le nombre de logements familiaux à loyers modérés, dans certains quartiers du pays.

Espérant stopper le plan de relogement, mercredi 27 mai, douze habitants de Mjolnerparken ont attaqué en justice le ministère des transports et du logement, chargé de faire appliquer la loi. Susanne Poulsen fait partie des plaignants : « Ce plan est illégal, parce qu’il repose sur la discrimination », accuse-t-elle.

Des « trous dans la carte du Danemark »

Soutenu par l’ONG Open Society Foundations, l’avocat Eddie Khawaja, qui représente les locataires, approuve. Spécialiste des droits de l’homme, il explique que « le critère décisif pour désigner les quartiers où le nombre de logements familiaux devra diminuer est celui de l’origine ethnique de ses habitants et de leurs parents. Le ministère ne s’en cache même pas, mais assume ». Eddie Khawaja y voit une violation de la loi danoise, européenne et de la convention européenne des droits de l’homme.

Si Mjolnerparken est concerné par le plan de relogement, c’est parce que le quartier est considéré par l’Etat danois comme un « ghetto dur ». Selon les critères retenus par le ministère des transports et du logement, il y en avait 15 au Danemark au 1er décembre 2019, totalisant environ 40 000 habitants.

Depuis 2010, le ministère fait chaque année la liste des « quartiers sensibles ». Il s’agit de zones de plus de 1 000 habitants, qui remplissent au moins deux des critères suivant : plus de 40 % des personnes qui y vivent n’ont ni travail ni formation, plus de 60 % des 39-50 ans ne sont pas allés au-delà du collège, la criminalité y est trois fois supérieure à la moyenne locale, et le revenu brut des habitants est inférieur de 55 % à la moyenne régionale.

Il vous reste 50.54% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: