la « honte de voler » gagne du terrain chez les Suédois

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Le rejet de l’avion, très émetteur de CO2, s’accroît dans le royaume, pourtant friand de vacances au soleil.

Par Anne-Françoise Hivert Publié aujourd’hui à 11h29

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Un Boeing 737 à l’approche de l’aéroport d’Arlanda, à Stockholm, en 2011.
Un Boeing 737 à l’approche de l’aéroport d’Arlanda, à Stockholm, en 2011. JOHAN NILSSON / AFP

Lundi 1er avril, 250 acteurs, réalisateurs et producteurs suédois ont signé une tribune dans le quotidien Dagens Nyheter, où ils exigent que l’industrie cinématographique de leur pays change ses méthodes de production. Visés : les tournages à l’étranger et les déplacements constants en avion. « Si l’industrie continue de négliger ce que le reste du monde voit comme une question critique pour l’avenir, ce n’est pas seulement le climat qui est menacé, mais également le cinéma suédois », affirment les signataires.

Certains d’entre eux se sont déjà engagés à réduire au maximum leurs vols. Ils ne sont pas les seuls. Début février, les programmateurs de la salle de concerts d’Helsingborg, dans le sud du royaume, ont annoncé qu’ils ne feraient plus jouer que des artistes capables de venir sans passer par les airs. Ces derniers mois, des sportifs, des politiciens, des personnalités du monde de la culture, mais aussi de nombreux anonymes ont fait le serment de ne plus prendre l’avion.

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Provoqué par une prise de conscience personnelle ou un sentiment de culpabilité induit par des proches ou les réseaux sociaux, un mouvement émerge en Suède, qui se résume en un mot : flygskam ou la « honte de voler ». Au pays de Greta Thunberg, la collégienne qui a lancé un mouvement mondial des jeunes pour le climat, c’est simple, plus possible de faire un repas entre amis sans que la discussion ne glisse sur le climat et finisse sur l’avion.

« Casseuse d’ambiance »

Car si les Suédois font du vélo, recyclent et se chauffent au bois, ils ont bien du mal à renoncer aux vacances au soleil. Ils voyagent en avion cinq fois plus que la moyenne mondiale. Depuis 1990, leurs voyages à l’étranger ont plus que doublé et les émissions produites par leurs déplacements en avion – près de 10 millions de tonnes équivalent CO2 chaque année – correspondent désormais à celles du parc automobile du pays.

Quand Maja Rosén, 37 ans, a décidé de ne plus voler, il y a onze ans, elle a commencé par ne rien dire, de peur de « passer pour une casseuse d’ambiance ». Puis, cette ancienne étudiante en médecine a changé de stratégie. En janvier 2018, elle a lancé, avec sa voisine, une campagne sur Facebook, intitulée « Nous restons sur Terre ». Objectif : faire en sorte que 100 000 personnes s’engagent à ne plus voler pendant un an.

« La plupart ne sont pas prêts à renoncer définitivement à l’avion, mais beaucoup disent qu’après un an d’abstinence, ils n’envisagent plus de recommencer », raconte Mme Rosén. Finalement, 14 500 internautes ont prêté serment. C’est loin du but, mais suffisant pour que la jeune femme renonce à ses études et s’investisse à plein temps. « Les gens sont en train de se réveiller », assure-t-elle.

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