En Côte d’Ivoire, le coronavirus ralentit la lutte contre le paludisme

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Le petit Elvis, 3 ans, a dû attendre le dépistage réalisé par l’ONG Save The Children pour être diagnostiqué positif au paludisme, à Lokassou, dans le centre du pays, en mai 2020.
Le petit Elvis, 3 ans, a dû attendre le dépistage réalisé par l’ONG Save The Children pour être diagnostiqué positif au paludisme, à Lokassou, dans le centre du pays, en mai 2020. YOUENN GOURLAY

Elvis a la mine renfrognée et la tête qui cogne. Depuis la veille, le corps du chérubin de 3 ans ne cesse de chauffer. « Pourtant, il n’a pas de fièvre », s’étonne Jean-Paul Kouakou, l’agent de santé communautaire du village de Lokassou dans le centre du pays, à la vue du thermomètre. « Il vient de prendre un antidouleur, fais le test de la goutte quand même », répond Dogloho Soro, l’infirmier du centre de santé, le seul à plusieurs kilomètres à la ronde.

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« Test positif ! », confirme Jean-Paul Kouakou, qui travaille pour l’ONG internationale Save The Children. Celle-ci dépiste et soigne gratuitement les enfants de moins de 5 ans, qui représentent 67 % des morts du paludisme.

A Lokassou comme dans de nombreuses localités, les « petites fièvres » se soignent ou du moins s’atténuent à l’aide de paracétamol ou de remède à base de végétation locale. Dans une marmite du village, des feuilles de manguier, des herbes et un peu d’eau attendent patiemment d’être transformées en antidote traditionnel. Le médecin et l’hôpital sont appelés seulement en cas d’urgence, « surtout en ce moment » précise l’infirmier.

De 405 000 à 769 000 morts

Depuis l’apparition du Covid-19 en Côte d’Ivoire mi-mars, de nombreux habitants se méfient désormais des centres de santé. « Il y a eu une vraie baisse de fréquentation dans mon infirmerie. Les habitants ont peur, soit d’y attraper la maladie, soit d’être testés positifs au Covid-19, vu que la fièvre est un symptôme commun aux deux affections », constate M. Soro, chargé par le ministère ivoirien de la santé de recréer du lien avec les populations locales.

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Son centre de santé étant déserté, il se déplace dans les villages alentour pour rappeler les bons comportements à adopter face au coronavirus, mais aussi aux autres maladies comme le paludisme. « Malgré ce que je lui donnais, la fièvre de mon fils ne baissait pas. Je l’ai emmené à l’hôpital, mais je priais pour que ce soit le paludisme », en vient même à expliquer Odette, une habitante de Lokassou, qui sait que les malades du Covid-19 sont stigmatisés. « Si on éternue, on tousse ou on chauffe, les gens te disent de partir, de t’isoler. », raconte-t-elle.

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