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Sauver la saison touristique à tout prix. Comme l’Espagne, l’Italie et la Grèce, le Portugal, sorti de l’état d’urgence le 3 mai, rouvre doucement son économie et ses commerces, dans l’espoir d’accueillir des visiteurs européens cet été. En les attendant, la capitale Lisbonne vient de lancer « Renda Segura » (« loyer sécurisé »), un programme au double objectif : soutenir les propriétaires proposant leurs logements sur Airbnb, aujourd’hui vides, et aider les locataires chassés du centre historique par la flambée des prix.
Dans le détail, la municipalité propose aux premiers de louer leurs biens (pour un montant négocié au cas par cas), puis se charge de les sous-louer à un loyer abordable à des familles en difficulté. Un premier appel d’offres a été lancé pour mettre trois cents appartements à disposition d’ici fin juin, le but étant de monter à mille d’ici la fin de l’année. Les propriétaires seront exonérés de certaines taxes. Les locataires, eux, signeront des baux de cinq ans, pour un loyer de 450 à 1 000 euros selon la surface.
« C’est comme vouloir soigner un cancer avec de l’aspirine », Lui Mendes, de Morar Em Lisboa
Dirigée par le socialiste Fernando Medina, la municipalité, qui a prévu de consacrer 4 millions d’euros par an à ce programme conçu avant la pandémie, espère gonfler l’offre de logements, tout en assurant un revenu fixe aux propriétaires touchés par la crise sanitaire.
Si elles saluent l’intention, les associations d’habitants se montrent malgré tout sceptiques. « C’est comme vouloir soigner un cancer avec de l’aspirine : il en faudra bien plus pour traiter la crise du logement à Lisbonne », regrette Luis Mendes, de Morar Em Lisboa (« vivre à Lisbonne »), également géographe et spécialiste des phénomènes de gentrification urbaine. Il rappelle que pour sortir de la récession de 2010, le pays a déroulé le tapis rouge aux investisseurs non européens, en offrant un « visa doré » (une autorisation de résidence) à ceux déboursant plus de 500 000 euros pour un achat immobilier. Surtout : il a misé sur le tourisme, dont le poids est passé de moins de 10 % du produit intérieur brut (PIB) avant 2010, à plus de 17,8 % aujourd’hui.
Déferlante Airbnb et des visas dorés
Résultat : face à la déferlante Airbnb et des visas dorés, le prix des logements ont doublé dans les quartiers prisés de la capitale. Ce qui a permis de restaurer le centre historique, en partie délabré. Mais a aussi chassé des milliers de familles portugaises, reléguées à la périphérie de la ville… « L’économie locale est devenue si dépendante du tourisme qu’elle ne peut plus s’en passer, estime M. Mendes. Voilà pourquoi aujourd’hui, la mairie choisit de soutenir les propriétaires Airbnb : pourquoi ne pas plutôt convertir une partie de son patrimoine foncier en logements sociaux ? ».
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