« L’annulation de la dette publique détenue par la BCE libérerait les acteurs économiques de la crainte d’une future augmentation d’impôts »

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Tribune. La dépression économique dans laquelle les économies de la zone euro sont en train de sombrer promet d’être au moins aussi grave que celle des années 1930. La nécessité de recourir aux dépenses publiques pour y parer ne fait pas débat. Et c’est tant mieux. En revanche, les moyens d’éviter le « mur de la dette » ravivent les passions.

Faut-il annuler une partie des dettes ? La Banque centrale européenne (BCE) pourrait-elle faire grâce aux Etats de leur remboursement ? Nous sommes de ceux qui ont porté, dans le débat public, des propositions en ce sens (« Annulation de dette publique : possible juridiquement, nécessaire économiquement », par Nicolas Dufrêne et Alain Grandjean, Alternatives économiques, mai 2020 ; « Des annulations de dettes publiques par la BCE : lançons le débat », par Laurence Scialom et Baptiste Bridonneau, Terra Nova, 17 avril 2020 ; et « La monnaie hélicoptère contre la dépression dans le sillage de la crise sanitaire », par Jézabel Couppey-Soubeyran, Veblen, 17 avril 2020).

« Magie monétaire »

Les réactions que celles-ci suscitent sont révélatrices du trouble que produisent la dette (la faute, Schuld en Allemand) et son rachat (littéralement la « rédemption ») dans la psyché humaine, sur lequel ironisait déjà [l’économiste et sociologue] Max Weber (1864-1920). Révélatrices aussi, plus prosaïquement, du poids de l’inertie. Si faute il y a, elle tient dans le refus d’appliquer des solutions réalistes à la souffrance sociale et à la casse économique en cours. Et ces solutions, contenues dans nos propositions, renvoient à la réalité des mécanismes monétaires et comptables, n’en déplaise à nos pourfendeurs.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Pierre Khalfa : « L’annulation des dettes publiques détenues par la BCE n’aurait aucune conséquence économique »

Dans une tribune au Monde du 16 mai, Jean Pisani-Ferry affirme ainsi qu’« annuler la dette, c’est toujours en transférer le fardeau à d’autres ». Dans la même veine, d’autres ne voient que « magie monétaire » dans la possibilité d’une création monétaire libre, c’est-à-dire sans endettement associé, pour réamorcer l’activité et financer la transition écologique. Ces objections puisent à la rhétorique bien plus qu’à l’argumentation économique.

Précisons d’emblée qu’il est ici question de l’annulation des dettes publiques rachetées depuis 2015 par la BCE via les banques centrales nationales qui constituent l’eurosystème, soit plus de 2 200 milliards d’euros pour l’ensemble de l’Union européenne (UE), dont 420 milliards d’euros pour la France. Et non pas d’annuler les titres de dette publique détenus par les banques, les assurances ou fonds de pension, ce qui déstabiliserait le système financier et appauvrirait les épargnants.

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