Au Burundi, Pierre Nkurunziza n’est plus président mais « guide suprême du patriotisme »

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Pierre Nkurunziza (CNDD-FDD) vote lors des élections générales et présidentielles à Buye, dans le nord du Burundi, le 20 mai.
Pierre Nkurunziza (CNDD-FDD) vote lors des élections générales et présidentielles à Buye, dans le nord du Burundi, le 20 mai. -,- / AFP

Il était difficile de se convaincre de la possibilité d’un suspense en attendant les résultats des élections générales au Burundi. Organisées le 20 mai par temps de coronavirus, elles se sont tenues avec les frontières fermées, sans listes électorales publiées, ni mission d’observateurs internationaux (les seuls qui auraient pu se rendre au Burundi pour la circonstance avaient été avisés au dernier moment qu’ils seraient contraints de passer deux semaines en quarantaine et n’auraient retrouvé leur liberté de mouvement qu’après le scrutin). Egalement précédé par des intimations et violences, puis suivi d’irrégularités lors du dépouillement dans les bureaux de vote, le scrutin s’est conclu, lundi 25 mai, par la victoire annoncée du candidat du parti au pouvoir, le général Evariste Ndayishimiye.

Agathon Rwasa, le concurrent défait

Ce dernier obtient, pour le scrutin présidentiel, 68,72 % des voix selon la commission électorale. Des six autres candidats, un seul pouvait, en réalité, représenter une menace : Agathon Rwasa, l’ex-chef rebelle des Forces nationales de libération (FNL) au temps de la guerre civile (1993-2005), transformées en parti politique, était déjà arrivé deuxième lors de la présidentielle de 2015. Celle-ci avait vu le président sortant, Pierre Nkurunziza, tout braver – de la Constitution à une frange de son propre parti, le Conseil national pour la défense de la démocratie-Forces pour la défense de la démocratie (CNDD-FDD) – pour être réélu.

Agathon Rwasa, désormais à la tête du CNL (Conseil national pour la liberté), dispose d’une base solide dans certaines parties du pays, comme les provinces de Bujumbura rural ou de Cibitoke. Même dans ses fiefs, les chiffres de son parti semblent anormalement bas. Il a déclaré que la victoire du CNDD-FDD était une « mascarade électorale », mais semble envisager de ne contester ce résultat que par des voies légales, bien qu’il les juge sans espoir.

Intimidations et violences

Il a déjà subi la violence des défaites imposées. En 2010, lors d’élections locales, il avait affirmé que des fraudes avaient privé son parti de victoires. Ses militants, par dizaines, avaient été tués lors d’une campagne d’assassinats. Cette fois, le CNL a subi des intimidations et des violences focalisées sur ses militants. Le Consortium pour le monitoring des violations des droits de l’homme (Cosome), qui regroupe les organisations encore en exercice au Burundi, a soigneusement recensé les dernières exactions pendant la période du 1er au 15 mai : un mort, membre du CNL ; deux membres du CNL blessés, quinze militants de ce même parti torturés. Les auteurs de ces violences sont des Imbonerakure, bras armé du pouvoir.

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