Face à l’épidémie de coronavirus, une drôle d’entente à Jérusalem entre Juifs et Arabes

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Un fidèle musulman se prépare à la célébration de l’Aïd, fin du ramadan, à Jérusalem, le 24 mai.
Un fidèle musulman se prépare à la célébration de l’Aïd, fin du ramadan, à Jérusalem, le 24 mai. Mahmoud Illean / AP

C’est un effet incongru de l’épidémie due au coronavirus : voilà que les bornes de Jérusalem bougent. Pas beaucoup, certes, mais, à l’échelle de la Ville sainte, ce sont des mondes entiers qui basculent. Le 5 mai, les Palestiniens du camp de réfugiés de Chouafat ont eu la surprise de recevoir une visite de leur maire. Moshe Leon venait réaffirmer la souveraineté d’Israël sur ce quartier de Jérusalem Est, situé dans la partie arabe de la ville, conquise et annexée en 1967 par l’Etat hébreu.

Pour son malheur, Chouafat est cependant situé de l’autre côté du mur de séparation, construit par Israël dans les années 2000. Cette visite était donc un événement ! Jamais un maire israélien n’avait parcouru ces rues négligées, où la police s’aventure rarement. « Le maire a subi des pressions de la part du gouvernement et des services de sécurité israéliens pour fermer les barrières [dans le mur de sécurité]. Nous avons résisté. Il a été clair : il n’y a qu’une seule Jérusalem », dit fièrement la vice-maire Fleur Hassan-Nahoum.

M. Leon a protesté en avril contre le manque de fonds alloués aux quatre hôpitaux privés de Jérusalem-Est. A Chouafat, il a distribué lui-même des colis alimentaires, pendant un ramadan rendu compliqué par le virus. Il a incité les habitants à ne pas se déconfiner trop vite et a promis de faire construire un parc pour les enfants. Il a aussi écouté les plaintes, nombreuses dans ce quartier où le trafic de drogue est endémique, où les armes circulent librement.

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Moshe Leon est un technocrate joufflu et bonhomme, portant la kippa tissée des juifs orthodoxes. Il a pris la direction de la ville la plus pauvre, la plus sale et la plus sainte du pays en 2018. Proche de l’ultranationaliste laïque et volontiers raciste Avigdor Liberman, M. Leon est aussi soutenu par une partie de la communauté juive ultraorthodoxe (principalement les séfarades). Cela fait de lui, indiscutablement, un homme de droite. Grâce à ces alliances, cet ancien comptable ne craint pas d’être critiqué, dans son camp, pour ce dialogue engagé avec les Arabes de la ville. « Il n’a rien à prouver à la droite, ni à personne », reconnaît Mme Nahoum.

« Il y avait urgence »

Cet activisme est aussi une réponse à l’Autorité palestinienne (AP), qui a agi plus vite face à l’épidémie, et qui s’active dans la périphérie de la ville. Fin mars, le chef de la police de l’AP pour Jérusalem-Est, le colonel Fawaz Taleb, avait mené ses hommes à Kafr Aqab, quartier situé lui aussi derrière le mur de séparation, et négligé par Israël. Il s’agissait de régler un différend entre deux clans armés. « Nous nous étions coordonnés avec les Israéliens. Ils savaient qu’il y avait urgence et nous ont laissés opérer », dit cet officier rugueux, à cheval sur les procédures.

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