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C’est par accident que l’Italien David Sassoli, 63 ans, est devenu président du Parlement européen. Moins d’un an plus tard, cela ne l’empêche pas d’être l’un des rares responsables politiques à tirer son épingle du jeu dans une Union que la pandémie a un peu plus ébranlée. Sur l’insistance de dirigeants – dont Angela Merkel –, il a été écarté des négociations entre les 27 pays membres et la Commission, chargée de préparer un plan de relance.
Cette marginalisation, résultat d’une décision pour le moins maladroite, va paradoxalement le servir : il s’en est ému publiquement et le fait que des débats d’une telle importance se déroulent en l’absence du représentant de la seule institution communautaire élue démocratiquement n’ajoutera rien au crédit de ceux qui ont pris cette décision.
« Belle gueule » (son surnom lorsqu’il présentait le journal télévisé), ce Florentin passionné par le jardinage, l’histoire romaine et la musique classique aurait rêvé de devenir archéologue. Le journalisme menant à tout à condition d’en sortir, comme dit le proverbe, c’est pourtant la voie de la presse (Il Giorno, à Rome), puis de la télé (la RAI) qu’il choisit avant de se lancer en politique. En 2009, soutenu par Walter Veltroni, ex-maire de Rome et fondateur du Parti démocrate, il devient eurodéputé. En 2013, il tentera en vain de conquérir la mairie de la capitale italienne.
La surprise des chefs
Vice-président de l’Assemblée de Strasbourg en 2014, il va bénéficier, cinq ans plus tard, de la négociation aussi imprévisible que tortueuse entre les chefs d’Etat qui se chargent de répartir les présidences européennes (Conseil, Commission, haut représentant, Banque centrale et Parlement). Les premières discussions, à l’été 2019, évoquaient l’accession d’un socialiste bulgare méconnu, Serguëi Stanichev, au perchoir de Strasbourg.
Question d’équilibres à privilégier, puisque l’Italie venait, elle, de truster pendant cinq ans les directions de la BCE (Mario Draghi), de la diplomatie (Federica Mogherini) et… du Parlement (le berlusconien Antonio Tajani). Or, qui l’a emporté en définitive ? Un Italien ! Sans véritable ambition, sans large assise politique et sans maîtrise d’une autre langue que la sienne, Sassoli, proposé par l’Espagnol Pedro Sanchez, aura donc été la surprise des chefs.
« Il veut un Parlement qui travaille et soit uni, il tient la route et ce n’est pas facile en ce moment. » Pierre Larrouturou, eurodéputé
A la tête de la deuxième délégation au sein de la gauche socialiste à Strasbourg, David Sassoli a pour lui de bien connaître cette institution complexe. Surtout, il peut compter sur le soutien et l’oreille de Klaus Welle, un conservateur allemand, tout-puissant secrétaire général de l’assemblée, qui rêve d’un Parlement aussi puissant que le Congrès américain. « On pouvait, au départ, être circonspect sur le choix de sa personne, mais Sassoli s’est vraiment révélé dans la manière dont il a géré la crise du Covid », juge le collaborateur d’un eurodéputé libéral. « Il veut un Parlement qui travaille et soit uni, il tient la route et ce n’est pas facile en ce moment », acquiesce Pierre Larrouturou, membre français du groupe social-démocrate.
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