Les paradoxes du système social français

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Le système tricolore de prélèvements est transferts sociaux est efficace pour limiter la pauvreté, mais il échoue à enrayer le poids des déterminismes sociaux.

Par Marie Charrel Publié aujourd’hui à 08h11

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Manifestion de « gilets jaunes » pour la suppression de l’ISF, à Paris, le 30 avril.
Manifestion de « gilets jaunes » pour la suppression de l’ISF, à Paris, le 30 avril. STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Le système social et fiscal français protège-t-il suffisamment contre les inégalités ? Ces derniers mois, la crise des « gilets jaunes » a mis cette question sur le devant de la scène avec une acuité particulière. « Il règne néanmoins un certain flou sur les données à étudier lorsque l’on parle d’inégalités, et cela complique le diagnostic », prévient Lucas Chancel, économiste à l’Ecole d’économie de Paris et codirecteur du Laboratoire sur les inégalités mondiales (World Inequality Lab, WIL). Faut-il se concentrer sur les écarts des revenus ? Passer plutôt au crible les patrimoines ? Comment mesurer ce que l’on appelle, au juste, l’égalité des chances ?

Pour apporter leur pierre au débat, les chercheurs du WIL ont analysé les données du fisc et des comptes nationaux, afin de déterminer comment le revenu national se répartit entre les Français, et comment la redistribution s’effectue. Résultat : « La part des revenus captée par les 10 % les plus riches est relativement élevée dans notre pays, mais le taux de pauvreté y est aussi l’un des plus bas d’Europe », résume M. Chancel.

Dans le détail, la proportion du revenu national capté – avant impôt – par les 10 % de Français les plus riches s’élève à 32 %, contre moins de 30 % dans les pays scandinaves et en Italie, 30 % en Espagne et 35 % en Allemagne. En revanche, le taux de pauvreté – après impôt – est de 14,7 % en France, contre 16,1 % en Allemagne, 16,5 % au Danemark ou 20 % en Italie. « L’efficacité des transferts sociaux et des mécanismes de redistribution a permis de maintenir la pauvreté française à un niveau parmi les plus bas d’Europe, détaille la nouvelle étude publiée, le 2 avril, par le WIL.

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« Importance des taxes indirectes »

Après impôts, prélèvements et transferts sociaux, la part du revenu capté par les plus pauvres remonte en effet de 21,7 % à 27 %. « Cependant, l’importance des taxes indirectes, comme la TVA, et le faible poids de l’impôt sur le revenu conduisent à une régressivité de l’impôt au sommet de la distribution », souligne l’étude. Comprendre : les 1 % les plus riches sont proportionnellement moins imposés.

En outre, les inégalités avant impôts se sont accrues depuis trente ans dans l’Hexagone. Les précédents travaux du WIL menés avec l’Institut des politiques publiques ont ainsi montré que la part des 10 % les plus riches dans les revenus du capital et du travail est passée de 30 % à plus de 32 % entre 1990 et 2018, tandis que celle des 50 % les plus pauvres est passée de 23,5 % à 21,7 %.

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