Les avocats d’affaires, rares bénéficiaires du chaos du Brexit

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En 2018, les cent plus gros cabinets d’avocats britanniques ont généré quelque 24 milliards de livres de chiffre d’affaires – bien plus qu’avant la crise économique de 2008.

A qui profite encore le Brexit ? A mesure que le Royaume-Uni s’enfonce dans le chaos politique, la probabilité semble de plus en plus mince de trouver un corps de métier parvenant à tirer son épingle du jeu dans ce scénario catastrophe à rebondissements. Il existe pourtant une profession qui peut se réjouir de l’impasse dans laquelle s’enferme Westminster : les avocats d’affaires.

Une armada de 21 000 avocats est venue grossir les rangs des plus gros cabinets

Dans un article consacré à l’activité des plus gros cabinets britanniques, qui emploient jusqu’à 3 000 personnes, le New York Times accumule en effet les chiffres dénotant de la vitalité du secteur. En 2018, les cent plus gros cabinets ont généré quelque 24 milliards de livres de chiffre d’affaires (28 milliards d’euros), soit 8 milliards de plus qu’en 2007 – avant que la crise financière ne vienne plomber leur activité. Durant la même période, une armada de 21 000 avocats est même venue grossir leurs rangs, pour répondre à la demande grandissante de conseils.

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Car depuis le référendum de 2016, les entreprises du pays sont plongées dans un abîme de perplexité. Et c’est peu dire que les géants de la City sont prêts à payer cher quiconque leur prodiguera quelques préconisations pour affronter le dédale réglementaire qui les attend une fois que le pays aura quitté l’Union européenne. Selon le New York Times, certains clients des plus gros cabinets d’avocats londoniens peuvent ainsi dépenser jusqu’à 10 millions de livres (11,7 millions d’euros) pour prendre des mesures de « réduction du risque » dans les domaines en lien avec le Brexit, tels que le droit de la propriété intellectuelle ou le droit du travail.

Podcasts, newsletter et ligne d’urgence

Voilà les avocats devenus les « faiseurs de pluie et de beau temps », explique le quotidien américain, dans un pays où plus personne n’entend rien à la pétaudière politique qu’est devenu le Parlement britannique. Et la demande se fait de plus en plus pressante : « Dans les six dernières semaines, le nombre de clients qui se sont réveillés inquiets de ce à quoi pourrait ressembler un Brexit sans accord a doublé, voire triplé », témoigne ainsi au New York Times Andrew Hood, avocat spécialisé dans le commerce qui travaille à Fieldfisher – un cabinet londonien employant plus de 1 000 avocats.

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Le journaliste décrit le quotidien de ces avocats, qui envoient leurs derniers mails « vers 1 heure ou 2 heures du matin », et reprennent leur routine de bons conseils « vers 5 heures ou 6 heures ». Chaque cabinet se fait concurrence pour lancer les derniers podcasts, newsletters, vidéos pédagogiques ou articles détaillés sur les conséquences du Brexit sur les revenus de tel ou tel secteur.

« Des pompes funèbres en pleine épidémie de peste »

Là où le cabinet Freshfields a une adresse e-mail spécifiquement dédiée aux problèmes liés à la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, son concurrent Fieldfisher a lui lancé une ligne téléphonique d’urgence consacrée à la question. « Le travail risque de s’intensifier encore à mesure que les entreprises se préparent à réécrire des centaines de milliers de contrats de tout type ; un phénomène qui a été rebaptisé “l’épreuve de réécriture administrative de masse” », prévient d’ailleurs le New York Times.

Mais la suractivité des avocats d’affaires ne constitue-t-elle pas une bulle artificielle qui risque d’exploser si les entreprises ne résistent pas au choc du Brexit ? Interrogé par le quotidien américain à ce sujet, Jolyon Maugham, un avocat fiscaliste et europhile, ne se montre pas optimiste :

« Nous sommes comme des directeurs de pompes funèbres en pleine épidémie de peste. On bosse sans arrêt, mais on a forcément un peu peur pour la pérennité de notre modèle économique. »

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