En Suède, le succès de la taxe CO2 presque trentenaire

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Le royaume scandinave a été un des premiers pays du monde à l’adopter, après la Finlande, en 1991. Elle atteint aujourd’hui un niveau record de 114 euros par tonne de CO2, sans pour autant provoquer de contestation.

Par Anne-Françoise Hivert Publié aujourd’hui à 02h36

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A Vaexjoe, en Suède, en 2014. Les taxes sur le diesel et l’essence ont permis au pays d’éviter l’émission de 2,3 millions de tonnes de CO2 en 2015.
A Vaexjoe, en Suède, en 2014. Les taxes sur le diesel et l’essence ont permis au pays d’éviter l’émission de 2,3 millions de tonnes de CO2 en 2015. ERIK MARTENSSON / AFP

Une « erreur grave », qui pourrait avoir des conséquences désastreuses si « elle décourageait d’autres pays d’avoir recours à l’instrument économique le plus efficace pour réduire les émissions de CO2 ». C’est en ces termes peu flatteurs que l’économiste Thomas Sterner, locataire de la chaire « Développement durable – Environnement, Energie et Société » au Collège de France entre 2015 et 2016, juge la décision du gouvernement français – avant le rétropédalage d’Emmanuel Macron – d’augmenter la taxe carbone sans en redistribuer le produit, « ce qui va à l’encontre de ce que préconisent toutes les études sur le sujet ».

M. Sterner assure en avoir discuté avec Nicolas Hulot en février 2018. L’ex-ministre de la Transition écologique l’avait alors convié à Paris pour présenter le modèle suédois : une taxe carbone passée de 24 euros, lors de son introduction en 1991, à 114 euros aujourd’hui, sans entraîner d’insurrection, malgré des prix records à la pompe – 1,46 euro en moyenne le litre de super 95 et 1,53 euro le litre de diesel.

« Les Suédois n’aiment pas plus que d’autres les augmentations d’impôt », assure Susanne Åkerfeldt, experte en écofiscalité au ministère des Finances à Stockholm. Mais la Suède y a mis les formes : « Il faut faire de la pédagogie, communiquer clairement sur la fonction de cette taxe et dire comment l’argent sera utilisé », explique Mme Åkerfeldt.

Le consentement des contribuables progresse d’ailleurs avec le temps, remarque Sverker Jagers, professeur de sciences politiques à l’Université de Göteborg. « En 2002, lors du premier sondage que nous avons effectué, 25 % des Suédois étaient positifs. Aujourd’hui, ils sont 45 %, alors que la taxe a presque doublé. Mais les gens s’y sont accoutumés et leurs connaissances sur le changement climatique se sont améliorées. »

« Transfert de taxe »

Au départ, cependant, la Suède a eu de la chance, estime Thomas Sterner : « Nous avons bénéficié d’un contexte particulier. » Dans le royaume scandinave, l’essence est déjà taxée depuis 1924, le diesel depuis 1937 et le fioul de chauffage depuis les années 1950. « Les Suédois étaient déjà habitués à l’existence d’une taxe sur l’énergie, qui a été réduite de moitié en 1991, sans être supprimée », explique l’économiste.

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