A Gaza, l’armée israélienne et le Hamas limitent les violences lors de la « marche du retour »

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Trois manifestants, dont deux mineurs, ont été tués lors de ce premier anniversaire de la « marche », et 64 autres blessés par balles, mais malgré tout, c’est le soulagement qui dominait en fin d’après-midi.

Par Piotr Smolar Publié aujourd’hui à 18h45, mis à jour à 18h45

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Trois manifestants, dont deux jeunes mineurs, ont été tués lors de ce premier anniversaire de la « marche », samedi 30 mars, le long de la frontière israélienne.
Trois manifestants, dont deux jeunes mineurs, ont été tués lors de ce premier anniversaire de la « marche », samedi 30 mars, le long de la frontière israélienne. Adel Hana / AP

Les éclopés, les miséreux, les curieux, les gosses qui font les fiers à bras, les anciens plus sages et les femmes en foulard, les charrettes de snacks, les journalistes sanglés dans leurs gilets de protection : samedi 30 mars, tous les acteurs de la « marche du retour » se sont à nouveau déployés le long de la frontière, en face des troupes israéliennes massivement mobilisées. A Gaza, tout se mesure selon une échelle anormale. Trois manifestants, dont deux mineurs, ont été tués lors de ce premier anniversaire de la « marche », et 64 autres blessés par balles, mais c’est le soulagement qui domine.

D’abord en raison de la faiblesse relative de ce bilan, en comparaison des journées les plus sanglantes de ce mouvement populaire, qui a fait à ce jour 198 morts et 7 100 blessés par balles. Ensuite, en raison de l’atmosphère électrique qui a précédé, des discours alarmistes israéliens, des mouvements de troupes à la frontière. Mais à Gaza, le soulagement a une durée de vie aussi limitée que l’espoir. Déjà, les acteurs se concentrent sur la semaine à venir, décisive sur un plan diplomatique et humanitaire, qui doit permettre au médiateur égyptien d’arracher un résultat concret, au bord du vide et à l’approche des élections législatives du 9 avril en Israël.

Des dizaines de milliers de Palestiniens – 40 000 selon l’armée, qui minimise toujours la mobilisation – ont bravé la pluie et le vent mauvais pour affluer vers les cinq points de rendez-vous habituels. De part et d’autre, des consignes avaient clairement été données et respectées. A l’arrivée au point de Malaka, à l’est de Gaza-ville, des policiers du Hamas étaient déployés pour empêcher notamment tout acheminement de pneus à brûler. Il s’agissait de l’une des exigences israéliennes. Aucun camion transportant des dizaines de pneus n’a été prévu, contrairement à ce qui était organisé en 2018, lors des journées les plus intenses de la « marche ».

En outre, des centaines de volontaires en gilet orange ont été positionnés plus près de la zone tampon de 300 mètres. Le haut comité d’organisation de la « marche », où toutes les factions sont représentées, a voulu ainsi montrer sa volonté de juguler les violences. Pas de cerfs-volants et de ballons incendiaires aux deux rassemblements où Le Monde était présent, à Malaka et Jabaliya. Seules les frondes habituelles étaient de sortie, aux avant-postes.

Côté israélien, l’armée a rapporté le lancement d’engins explosifs et de grenades. Mais elle a surtout noté que « la plupart des manifestants se trouvaient près des tentes », soit loin de la clôture. Le contraste entre les consignes opérationnelles et celles de l’an passé était spectaculaire. De façon systématique, les jeeps qui patrouillaient le long de la clôture, à Jabaliya, lançaient des salves de cartouches, répandant le gaz lacrymogène au milieu des grappes de jeunes gens, dans les herbes folles. Par centaines, les manifestants s’avançaient à l’intérieur de la zone tampon, certains à quelques dizaines de mètres de la clôture. Mais les soldats postés de l’autre côté évitaient d’utiliser des balles réelles, dans la plupart des cas.



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