« Les Israéliens pensent qu’ils peuvent conserver Gaza en soins intensifs »

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L’analyste politique palestinien Omar Shaban évoque la situation dans le territoire palestinien, alors qu’aura lieu samedi le premier anniversaire de la « marche du retour » le long de la frontière avec Israël.

Propos recueillis par Piotr Smolar Publié aujourd’hui à 19h31

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Des Palestiniens se tiennent devant les ruines d’un immeuble du Hamas, après une frappe israélienne, à Gaza-ville, le 27 mars.
Des Palestiniens se tiennent devant les ruines d’un immeuble du Hamas, après une frappe israélienne, à Gaza-ville, le 27 mars. MOHAMMED SALEM / REUTERS

A Gaza, sa voix est précieuse. Fondateur du centre d’études PalThink, Omar Shaban est un analyste rare dans le petit territoire palestinien enclavé et miséreux, aux interactions très limitées avec l’extérieur. Il parvient à préserver son indépendance par rapport aux factions, notamment face au Hamas. Il porte un regard acéré sur l’impasse dans laquelle le territoire palestinien demeure à l’approche, samedi 30 mars, du premier anniversaire de la « marche du retour » le long de la clôture frontalière avec Israël.

Quel a été le rôle du Hamas dans l’histoire de la « marche du retour » ?

L’idée de mobiliser les réfugiés palestiniens aux frontières israéliennes était débattue depuis vingt ans. Quand les gens ont réalisé ces deux dernières années que les roquettes tirées ici et là ne permettaient pas d’obtenir quoi que ce soit, l’idée de résistance populaire pacifique a progressé, alors qu’elle était avant l’apanage de gens de gauche, de libéraux à l’esprit ouvert. Le pouvoir islamique n’y avait jamais cru. Le Hamas a assisté à la formulation de cette idée sur les réseaux sociaux, à la constitution d’un haut comité pour l’organisation de la marche. Dans ce comité, il y avait toutes les factions, et aussi des représentants de la société civile, en tout cas perçus comme tels. Le Fatah s’en est retiré après le 15 mai, date prévue à l’origine pour conclure la marche.

Il ne faut pas être naïf. Personne ne peut mobiliser deux cents personnes à Gaza sans l’accord du Hamas, qui est le parti au pouvoir. Qui pourrait affréter cent bus le vendredi pour les rassemblements ? Qui aurait pu fournir des milliers de repas, lors des premiers rendez-vous ? Le Hamas a été partagé entre la volonté de revendiquer son rôle – d’où la présence au début de tous ses dirigeants aux rassemblements – et celle de parler d’un mouvement pacifique autonome. Le Hamas fait partie de la société. On peut être un instituteur le jour et membre du mouvement, il est souvent impossible de faire la distinction. Bien sûr qu’il y avait des membres du Hamas à la frontière, mais ils n’étaient pas forcément envoyés, ils voulaient participer à un événement national.

Comment a évolué la marche ?

L’image d’Israël a été vraiment atteinte par les débuts du mouvement, par ces milliers de personnes chantant et dansant. Ça attirait l’attention du monde sur deux millions de prisonniers. Mais les médias internationaux se sont habitués, et les méthodes ont changé, les rassemblements sont devenus plus violents, et le soutien populaire s’est ensuite érodé. Je ne peux soutenir l’idée d’envoyer des enfants à la frontière. Mais beaucoup de gens ont été tués par les Israéliens alors qu’ils ne présentaient aucun danger. On ne peut contrôler des dizaines de milliers de personnes ! Les Israéliens doivent comprendre cette dimension psychologique. Aller à la frontière était un événement, certains n’y avaient jamais mis les pieds.

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