[ad_1]
Le texte, qui n’a pas rassemblé les deux tiers des députés requis, aurait permis de coordonner l’action de l’Etat et des régions. Ce qui, pour des responsables flamands, présageait une dangereuse « réfédéralisation ».
Article réservé aux abonnés
La Belgique n’aura pas sa « loi climat », demandée à cor et à cri par les manifestants qui, depuis des mois, réclamaient une action politique vigoureuse pour endiguer le réchauffement. Une majorité de députés (76 contre 66) a certes voté, jeudi 28 mars, en faveur de la révision de la Constitution, nécessaire pour faire adopter un tel texte en raison du partage actuel des compétences entre l’Etat fédéral et les régions. Mais il fallait rassembler deux tiers des voix (101 sur 150).
Le texte visait à permettre ensuite l’adoption d’une « loi spéciale » qui aurait mentionné clairement le respect de l’accord de Paris, des objectifs minimaux de réduction d’émissions (- 55 % par rapport à 1990), une décarbonation complète en 2050 et, à la même date, 100 % d’énergies renouvelables. La loi aurait aussi permis de mieux coordonner l’action de l’Etat et des régions. Ce qui, pour des responsables flamands, présageait une dangereuse « réfédéralisation » des compétences, prélude éventuel à d’autres réformes du même type, qu’ils rejettent formellement au nom de l’autonomie régionale.
Les dispositions prévues, si elles avaient été adoptées, auraient, en tout cas, permis de mettre un terme à un éclatement des compétences qui entrave depuis des années la politique environnementale. Celle-ci est caractérisée par l’absence d’objectifs clairs et un manque de coordination. A certains moments, la situation a frisé la caricature : en raison de ses divisions, la Belgique avait dû s’opposer, en décembre 2018, aux objectifs européens en matière d’efficacité énergétique et d’énergies renouvelables. Alors que le premier ministre, Charles Michel, affirmait régulièrement les « objectifs ambitieux » de son pays et tandis que des dizaines de personnes défilaient à Bruxelles.
Le projet avait été déposé par les partis écologistes et cosigné par la quasi-totalité des élus francophones. Même les libéraux du premier ministre qui, pourtant, avaient longtemps refusé le principe d’une révision de la Constitution, susceptible, selon eux, d’ouvrir la porte aux nationalistes flamands. Ces derniers, craignait M. Michel, en auraient profité pour mettre sur la table d’autres revendications institutionnelles, susceptibles d’entraîner une nouvelle crise politique.
Il se confirme que la question climatique sera l’un des principaux thèmes de la campagne qui s’ébauche, en vue des élections fédérales, régionales et européennes du 26 mai
Du côté néerlandophone, en revanche, le centre et la droite (chrétiens-démocrates, libéraux et nationalistes conservateurs), largement majoritaires en Flandre, ont maintenu leur opposition. Les uns parce qu’ils refusaient également « l’aventure institutionnelle », les autres parce qu’ils entendaient protéger les industriels de mesures trop radicales. Singulièrement la pétrochimie : 13 des 20 plus grandes entreprises mondiales possèdent un siège dans le nord de la Belgique, où se situe aussi le plus important pôle pétrochimique d’Europe.
[ad_2]
Source link
Have something to say? Leave a comment: