« Le monde arabe désemparé face au révisionnisme de Trump »

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La décision de Washington de reconnaître la souveraineté  israélienne sur le plateau du Golan met les alliés des Etats-Unis au Proche-Orient en porte-à-faux, analyse notre correspondant à Beyrouth, Benjamin Barthe.

Par Benjamin Barthe Publié aujourd’hui à 06h30, mis à jour à 06h30

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Analyse. En ordre dispersé, en retard et avec des mots très mesurés. La manière dont les pays arabes ont condamné la reconnaissance par les Etats-Unis de la souveraineté israélienne sur le plateau du Golan, territoire conquis sur la Syrie en 1967, en dit long sur leur embarras et leur impuissance. Au révisionnisme de la Maison Blanche, qui sape le principe de l’intangibilité des frontières, pilier de l’ordre international, les Etats du Proche-Orient opposent un front faible et désuni, emblématique du changement des priorités dans la région.

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Les premiers à réagir ont été logiquement les Syriens, unanimes, une fois n’est pas coutume, dans leur rejet du coup de force de Donald Trump. Dans les heures qui ont suivi l’annonce du président américain sur Twitter, jeudi 21 mars, aussi bien les dirigeants de Damas que les opposants de la Coalition nationale syrienne ont protesté. Tandis que les premiers affirmaient que la décision américaine ne changeait rien à « la réalité que le Golan est et restera syrien », les seconds fustigeaient une initiative « contraire au droit international ». En bon gardien du – déliquescent – temple arabe, Ahmed Aboul Gheït, le secrétaire général de la Ligue arabe, a jugé, le 21 mars, la décision de M. Trump « nulle et non avenue dans le fond et la forme », ajoutant que « si l’occupation est un grand crime, la légitimer est un péché qui n’en est pas moins grave ».

Le lendemain, par un communiqué de son ministère des affaires étrangères, l’Egypte déclarait que le Golan demeurait à ses yeux un « territoire arabe occupé ». Une réaction en forme de service minimum pour Le Caire, pionnier du processus de paix israélo-arabe, fondé sur l’échange de la terre contre la paix, et médiateur historique entre l’Etat hébreu et les Palestiniens. Le même jour et de la même manière, très formelle, la Jordanie réitérait que ce plateau appartenait à la Syrie et qu’en droit international, l’acquisition de territoires par la force était inadmissible.

« On enterre un cadavre, mort depuis longtemps »

C’est seulement le lundi 25 mars, jour où M. Trump a converti son Tweet en un document signé de sa main, sous le regard ravi du premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, que l’Arabie saoudite a joint sa voix à ces critiques. L’agence de presse officielle de la monarchie, principale puissance régionale, a souligné son « rejet ferme » de la déclaration américaine, déplorant ses « effets négatifs sur le processus de paix au Proche-Orient et sur la sécurité et la stabilité dans la région ». Les Emirats arabes unis, fidèles seconds du royaume, lui ont emboîté le pas le lendemain.

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