Paris perd patience face à Berlin

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L’ambassadrice de France en Allemagne dénonce la politique allemande en matière d’exportations d’armements et les dangers qu’elle fait courir à l’industrie française.

Par Thomas Wieder et Nathalie Guibert Publié aujourd’hui à 11h57

Temps de Lecture 6 min.

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La chancelière allemande, Angela Merkel, et le président français, Emmanuel Macron, le 22 mars à Bruxelles.
La chancelière allemande, Angela Merkel, et le président français, Emmanuel Macron, le 22 mars à Bruxelles. LUDOVIC MARIN / AFP

La démarche est inhabituelle et traduit l’intensité du différend qui oppose la France et l’Allemagne dans un domaine – la défense – qui figure pourtant au cœur du traité de coopération que les deux Etats ont signé, le 22 janvier, à Aix-la-Chapelle.

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Rompant avec la discrétion coutumière que lui impose sa fonction, qui plus est sur un sujet où les désaccords entre partenaires s’étalent rarement au grand jour, l’ambassadrice de France à Berlin, Anne-Marie Descôtes, a publié un long texte, mardi 26 mars, qui révèle l’exaspération croissante que suscite, à Paris, la politique allemande en matière d’exportations d’armements.

« Le caractère imprévisible de la politique allemande de contrôle des exportations alimente l’inquiétude des partenaires européens de l’Allemagne », écrit Mme Descôtes dans ce « document de travail » publié, en allemand, sur le site de l’Institut fédéral des hautes études de sécurité, un centre de formation et de réflexion placé sous la tutelle du ministère de la défense, et disponible en français sur le site de l’ambassade.

Une politique à la fois restrictive et fluctuante

Le différend n’est pas nouveau. En raison de sa politique à la fois restrictive et fluctuante, il arrive en effet que Berlin bloque des exportations de systèmes d’armement en provenance de la France et à destination de pays non membres de l’Union européenne ou de l’OTAN, au motif qu’ils contiennent des composants allemands.

Paris accuse Berlin d’appliquer dans un sens de plus en plus restrictif depuis quelques années les accords Debré-Schmidt signés en 1971-1972, qui encadrent la politique d’exportation d’armements de la France et de l’Allemagne pour que les deux partenaires ne se gênent pas sur les marchés.

Le contentieux avec la France est né de la gêne croissante de l’Allemagne face la guerre sanglante menée par les Saoudiens au Yémen.

Le gouvernement allemand doit décider, d’ici à fin mars, s’il prolonge le gel des exportations de matériel militaire vers l’Arabie saoudite décidé, en octobre 2018, après l’assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi à Istanbul. Une décision qui avait provoqué la colère de la France – mais aussi du Royaume-Uni – car des systèmes communs tombaient sous ce moratoire en raison de la présence de composants allemands… Un contentieux né de la gêne croissante de l’Allemagne face la guerre sanglante menée par les Saoudiens au Yémen depuis 2015.

Des tensions au sein même de la coalition d’Angela Merkel

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