Kadress Pillay, ancien directeur de l’Audit : «Il nous faut une meilleure structure»

Les retombées du rapport de l’Audit ont été décortiquées dans l’émission ‘Au cœur de l’info’ mercredi 27 mars, animée par le duo Jane Lutchmaya et Eshan Dinally. Kadress Pillay, ancien directeur de l’Audit et Rashid Imrith, syndicaliste de la fonction publique, sont pour une meilleure structure.

« La qualité des services dans la fonction publique s’est détériorée au fil des années ». C’est ce qu’a déclaré Kadress Pillay. Selon l’ancien directeur de l’Audit, il faut d’abord trouver le responsable de ces gaspillages de fonds publics. « Qui est le responsable ? Nous devons savoir qui a fauté ? Et qui portera le chapeau ? Il y a l’Accounting Officer. C’est un fonctionnaire, en l’occurrence le Permanent Secretary. Il est comme le CEO de l’entreprise », a-t-il souligné.

Toutefois, il dit noter l’ingérence politique dans le service public. « La qualité des services dans la fonction publique s’est détériorée au fil des années en raison des ingérences politiques. Le service est politisé. Les nominations sont faites selon un système de quota. La politique a envahi la fonction publique. » L’ancien ministre dit avoir connu et travaillé, dans le passé, avec des personnes ayant des compétences remarquables dans le service. « Je ne dis pas que ceux qui exercent en ce moment n’ont pas de compétences. » En ce qu’il s’agit du Public Service Bill, ce projet de loi restera dans les tiroirs. « Les politiciens veulent avoir cette main-mise sur les fonctionnaires. »

Selon lui, il faut avoir une meilleure structure. « Notre système doit être revu. Il nous faut avoir une meilleure structure. La bonne gouvernance commence ici. Je ne suis pas contre la mise sur pied d’une Ombudsperson for Civil Service, mais je préfère qu’on définisse les responsabilités ».

Quant à Rashid Imrith, il abonde dans le même sens en réclamant une meilleure structure. « Il n’y a eu aucune réforme. Je pense que nous n’avons pas assez retenu les leçons. Lorsque j’ai analysé les récents rapports de l’Audit, la nature des critiques a changé. Surtout les annonces des projets qui n’ont pas été réalisables. Avons-nous une meilleure structure ? Est-elle adaptée ? Dans le cas de la force policière, les critiques ont été répétées comme c’est le cas dans le dernier rapport. Je pense que nous devons accueillir les critiques, mais avoir une structure pour les gérer. »

Pour le syndicaliste, il y a un manque de démarcation. « Le Public Service Bill reste un texte qui dort dans un tiroir depuis presque 15 ans. Nous sommes en faveur de définir cette ligne de démarcation. Il faut avoir une Ombudsperson for Civil Service. Les fonctionnaires doivent avoir des recours. Surtout concernant les instructions reçues à l’approche d’une campagne électorale. Il faut avoir une meilleure structure pour le bien des fonctionnaires. »