Erdogan joue son va-tout aux municipales

0
274

[ad_1]

Le président craint de perdre Ankara et Istanbul lors du scrutin municipal du 31 mars. Car les ménages, touchés de plein fouet par la récession, pourraient bouder le parti présidentiel, l’AKP, et ses alliés.

Par Marie Jégo Publié aujourd’hui à 11h24, mis à jour à 11h30

Temps de Lecture 5 min.

Article réservé aux abonnés

A giant election poster for Turkish local elections bearing a picture of Turkish President Recep Tayyip Erdogan and reading
A giant election poster for Turkish local elections bearing a picture of Turkish President Recep Tayyip Erdogan and reading “Istanbul is a love story for us” covers the facade of a building on March 26, 2019 in Istanbul. / AFP / Ozan KOSE OZAN KOSE / AFP

En tournée électorale à Van, une région largement peuplée de Kurdes dans l’est de la Turquie, le président Recep Tayyip Erdogan a promis de hisser le pays « au rang des dix premières économies mondiales » en cas de victoire de son Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) aux élections ­municipales, qui se tiendront ­dimanche 31 mars.

« Nous avons travaillé dur pour résoudre les problèmes de nos frères et de nos sœurs kurdes et ceux de l’ensemble de nos concitoyens, en termes de lutte contre la pauvreté, de défense des droits et des libertés », a-t-il déclaré à la population locale venue l’écouter.

Voici des semaines que, pris d’une frénésie de meetings et de discours, le président parcourt le pays dans tous les sens, transformant de fait le scrutin municipal en un nouveau plébiscite sur sa personne. « Ces élections sont une question de survie pour la nation », répète-t-il à l’envi.

« Gagner Istanbul, c’est gagner la Turquie »

Sa crainte est que l’électorat ne boude l’AKP, vainqueur de quasi toutes les élections depuis 2002. L’heure est grave car, pour la première fois depuis 2009, la récession économique touche de plein fouet les ménages. Les sondages ne sont guère favorables aux ­islamo-conservateurs, qui pourraient perdre le contrôle de plusieurs grandes villes, dont Ankara, Istanbul, Bursa, Mersin, Adana, Antalya.

Perdre Ankara et Istanbul, acquises au « parti de l’ampoule » (l’AKP) depuis un quart de siècle, serait une terrible déconvenue pour M. Erdogan. C’est à Istanbul que l’ancien gamin de Kasimpasa, un quartier populaire de la Corne d’Or, a bâti sa carrière politique. « Gagner Istanbul, c’est gagner la Turquie », dit-il souvent. Maire de la ville de 1994 à 1998, il a construit des routes, résolu le problème des incessantes coupures d’eau, amélioré le transport, créé des services et ouvert les hôpitaux aux plus démunis.

Peuplée de 1,5 million d’habitants quand Erdogan y voit le jour en 1954, la ville sur le Bosphore en compte désormais 15 millions, soit près d’un quart de la population du pays (80 millions). Tentaculaire et riche, la « grande municipalité » est une source considérable d’emplois, d’appels d’offres, de juteux ­projets immobiliers, ce qui fait d’elle la clé de voûte du système clientéliste mis en place par l’AKP en dix-sept ans de pouvoir sans partage.

Peinant à tenir ses promesses de prospérité, le chef de l’Etat porte la campagne sur le terrain idéologique et identitaire.

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: