« La rivalité sino-américaine bat son plein en Europe centrale et orientale »

0
224

[ad_1]

Les Etats-Unis n’entendent pas laisser le champ libre à l’offensive des « nouvelles routes de la soie » chinoises dans les anciens pays communistes européens, estime dans sa chronique Sylvie Kauffmann, éditorialiste au « Monde ».

Publié aujourd’hui à 11h43 Temps de Lecture 4 min.

Article réservé aux abonnés

Le président chinois Xi Jinping à sa sortie de l’Elysée, le 26 mars.
Le président chinois Xi Jinping à sa sortie de l’Elysée, le 26 mars. Francois Mori / AP

Chronique. S’il ne s’agissait pas de vrais pays peuplés de vraies gens et dirigés par de vrais leaders, on pourrait croire à l’arrivée sur le marché du septième opus du jeu vidéo Civilization. Sur la boîte, la présentation pourrait se lire ainsi : « En l’année 2019, le système multilatéral qui régissait l’ordre international s’efface sous le poids de la rivalité de quelques grandes puissances. La Chine et les Etats-Unis s’engagent dans une féroce compétition pour s’empêcher mutuellement de dominer le monde. Une région, en particulier, sert de théâtre à cet affrontement : l’Europe centrale. »

Sauf que… ce n’est pas un jeu. La visite que vient de faire en Italie et en France le président Xi Jinping, du 21 au 26 mars, a mis en lumière l’accélération et le volontarisme de l’expansion chinoise ces dernières années, et en particulier la manière dont elle a ciblé l’Europe. Toute l’Europe ? Pratiquement, mais la tactique varie en fonction des régions du Vieux Continent auxquelles Pékin s’intéresse. Les Etats-Unis ne s’y sont pas trompés : ils ont compris que l’Europe centrale était la plus vulnérable à l’offensive chinoise. A leur tour, ils y concentrent leur contre-offensive.

Lire aussi UE-Chine : le bon virage de Paris

Dans ce nouvel affrontement entre « deux grands », les Etats d’Europe de l’Ouest, les plus prospères et les plus établis politiquement, sont gérés un par un. Tout en gardant un œil sur Bruxelles, Pékin et Washington privilégient les relations bilatérales avec Berlin, Londres, Paris, Rome, La Haye ou Stockholm. Les anciens pays du bloc soviétique et de l’ex-Yougoslavie, eux, concentrent davantage de points communs, dont certains sont perçus comme des attraits par Pékin : leur adhésion à l’Union européenne est plus récente, donc moins ancrée. Et leur développement économique tardif fait qu’ils ont de gros besoins en infrastructures dans les domaines des transports, de l’énergie et des télécommunications.

Activité intense

A travers le format « 16+1 », lancé en 2012 par Pékin à Varsovie, la Chine réserve à ces ex-pays communistes, dont onze sont membres de l’UE (le « +1 » étant la Chine), un traitement de faveur ; la région est l’un des maillons-clés de sa stratégie des « nouvelles routes de la soie ». Ouvertures de lignes de crédits, acquisitions, projets de lignes ferroviaires, accroissement des échanges commerciaux, multiplication des visites de responsables chinois : l’activité est intense, même si les réalisations ne semblent pas à la hauteur des promesses. « En deux ans, j’ai eu six entretiens bilatéraux avec mon homologue chinois », relevait le mois dernier, sous couvert d’anonymat, le premier ministre d’un petit Etat des Balkans, en marge de la conférence de Munich sur la sécurité. « Ai-je besoin de vous en dire plus ? »

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: