La radio publique polonaise censure une chanson satirique sur Jaroslaw Kaczynski

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Jaroslaw Kaczynski, le chef de file du parti Droit et justice, le 10 avril à Varsovie, lors d’un hommage aux victimes du crash de l’avion présidentiel à Smolensk, en Russie, le 10 avril 2010.
Jaroslaw Kaczynski, le chef de file du parti Droit et justice, le 10 avril à Varsovie, lors d’un hommage aux victimes du crash de l’avion présidentiel à Smolensk, en Russie, le 10 avril 2010. JANEK SKARZYNSKI / AFP

Il y a des petites phrases qui, prononcées au bon moment, ont le potentiel de changer le cours de l’histoire, et les Polonais, qui ont la mémoire de la censure communiste encore vive, le savent très bien. C’est le cas du titre d’une chanson satirique sur l’homme fort du pays, Jaroslaw Kaczynski, signée Kazimierz Staszewski, alias « Kazik », un artiste-culte dont la renommée remonte aux années 1980. Son dernier titre a été censuré par la direction de la troisième chaîne de la radio publique, une véritable institution, réputée pour être un îlot de relative liberté, même à l’époque communiste.

L’affaire a déclenché une véritable tempête politique et médiatique en pleine campagne de l’élection présidentielle. Depuis la mise en ligne du tube, le 8 mai, la vidéo comptabilise 8,5 millions de vues, et son refrain résonne dans la tête des Polonais : « Ta peine, vaut mieux que la mienne ; ta peine, vaut mieux que la mienne. » La chanson parle – sans le nommer – de Jaroslaw Kaczynski et de sa visite dans plusieurs cimetières de la capitale, le 10 avril. En plein confinement, et alors que les cimetières étaient fermés par décret du gouvernement, le chef de la majorité ultraconservatrice s’est recueilli sur la tombe de son frère, mort dix ans plus tôt dans le crash de l’avion présidentiel à Smolensk, en Russie, et sur celle de sa mère.

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Les images de cette visite, où l’on voit Jaroslaw Kaczynski entouré de ses proches collaborateurs, sans masque, descendre d’une limousine gouvernementale pour se recueillir dans un cimetière désert, ont fait polémique. Il faut dire que l’affaire concerne une tradition sacrée en Pologne : le culte des morts. Le pays s’interroge : Jaroslaw Kaczynski est-il au-dessus des lois pour braver l’interdit ? Le dixième anniversaire de la catastrophe de Smolensk est-il une excuse valable, alors que d’autres familles de victimes n’ont pas la possibilité de se recueillir ? La peine de Jaroslaw Kaczynski vaut-elle plus que la leur ?

Un « sujet secondaire » pour le premier ministre

Le vendredi 15 mai, le titre de Kazik, Ta peine, vaut mieux que la mienne, arrive, grâce au vote des auditeurs, en tête de la liste du « Top 50 » de la troisième chaîne publique. Ce « Top 50 » est également une véritable institution, fondée et dirigée depuis trente-cinq ans par le même présentateur, et qui, dans les années 1980, avait vu l’émergence de nombreuses chansons qui critiquaient entre les lignes le système communiste. Mais, samedi, la direction de la radio a annulé le vote de la veille, accusant dans un communiqué le présentateur de l’émission d’avoir « falsifié » les résultats.

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