Le malaise des juifs américains face à la politique israélienne

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La diaspora prend ses distances avec l’orientation identitaire de l’Etat hébreu.

Par Piotr Smolar et Gilles Paris Publié aujourd’hui à 10h59

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A la conférence de l’American Israel Public Affairs Committee, à Washington, le 24 mars.
A la conférence de l’American Israel Public Affairs Committee, à Washington, le 24 mars. ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP

Analyse. Les sourires et les applaudissements sont de rigueur. Une nuée d’élus du Congrès et de membres de l’administration de Donald Trump se presse, depuis le 24 mars et jusqu’au 28 mars, à la réunion annuelle à Washington de l’American Israel Public Affairs Committee (Aipac), le puissant lobby pro-israélien. Mais cette grand-messe permettant de réaffirmer la solidité des liens entre Israël et les Etats-Unis ne parviendra pas à dissiper un sentiment de malaise. Dans sa majorité, la communauté juive américaine s’éloigne d’Israël, sur un plan politique, à moins que ce ne soit l’inverse.

L’affaire est générationnelle, religieuse et politique. Ce fossé implique des blessures intimes. Un coup important a été porté en juin 2017 lorsque le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a jeté aux orties les termes d’un compromis longuement négocié. Il visait à créer une zone d’accès mixte pour les juifs réformés et conservateurs américains au mur des Lamentations, à Jérusalem. Pour ne pas s’aliéner ses alliés politiques ultraorthodoxes, qui voient dans ces mouvements des formes « dégénérées » du judaïsme, M. Nétanyahou a préféré humilier la diaspora. Thomas Friedman, du New York Times, avait alors signé une chronique amère intitulée : « Israël aux juifs américains : vous ne comptez pas ».

« Bibi » a aussi préservé le monopole du grand rabbinat sur tous les cycles de la vie juive : mariage, divorce, funérailles, conversion. Fin octobre 2018, s’exprimant devant des organisations d’Amérique du Nord, il soulignait le risque d’une « perte d’identité » du peuple juif. Mais ne négligeait-il pas les multiples déclinaisons de cette identité ?

Les jeunes juifs américains, peu sensibilisés aux conditions de la naissance d’Israël après l’Holocauste, se sentent plus étrangers à ce pays que leurs aînés, et plus décomplexés dans leurs critiques. L’Etat hébreu devient un sujet de controverses.

Lire notre éditorial : En offrant le Golan à Nétanyahou, Trump montre sa méconnaissance des dossiers

Le fossé ne cesse de se creuser alors même que l’administration de Donald Trump s’aligne comme jamais sur les positions israéliennes. Elle ferme les yeux sur la colonisation, elle transfère sans contrepartie, en mai 2018, l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem, reconnue capitale d’Israël. Elle ferme la représentation palestinienne à Washington et coupe sa contribution à l’UNRWA, l’agence des Nations unies chargée des réfugiés palestiniens. Enfin, le 21 mars, elle a reconnu l’annexion par Israël du plateau du Golan syrien en 1967.

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