le parti des militaires rafle la majorité des voix aux élections

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Le premier ministre sortant et auteur du putsch de 2014, le général Prayuth Chan-ocha, devrait pouvoir être en mesure de se succéder à lui-même et de former le prochain gouvernement.

Par Bruno Philip Publié aujourd’hui à 06h21, mis à jour à 06h21

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Vainqueur annoncé des élections, le premier ministre thaïlandais Prayuth Chan-ocha arrive au siège du gouvernement, à Bangkok, le 25 mars.
Vainqueur annoncé des élections, le premier ministre thaïlandais Prayuth Chan-ocha arrive au siège du gouvernement, à Bangkok, le 25 mars. ATHIT PERAWONGMETHA

Pour le clan des prodémocrates, qui entendait marginaliser le pouvoir de l’armée en Thaïlande après cinq ans de régime militaire, la déception est à la hauteur de l’attente : selon les résultats encore partiels des élections législatives du dimanche 24 mars, c’est le Palang Pracharat (Parti du pouvoir de l’Etat du peuple), formation pro-junte, qui a remporté le maximum de voix. Devançant le grand parti de l’opposition Pheu Thaï (Pour les Thaïlandais), à la traîne avec deux cent mille voix de moins que son rival.

Ce parti, qui est celui de deux anciens premiers ministres détrônés par l’armée, Thaksin Shinawatra et sa sœur Yingluck, aujourd’hui tous deux en exil, a toujours remporté les élections depuis 2006, année du putsch qui renversa Thaksin. Sa sœur fut écartée du pouvoir il y a cinq ans à l’occasion du coup d’Etat de 2014. Le Pheu Thaï est soutenu par une majorité des habitants des régions rurales pauvres du nord-est et du nord du pays, une population qui représente une puissante force électorale.

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Si ces résultats se confirmaient, ils constituent donc une surprise de taille, dans la mesure où ce scrutin était considéré par les observateurs de la scène politique thaïlandaise comme une sorte de référendum sur le rôle de l’armée en politique dans ce pays qui a connu douze coups d’Etat depuis 1932. Le bilan plus que mitigé de la junte en matière économique ainsi que le soutien des régions rurales à l’opposition ne laissait pas présager une telle victoire.

Le camp des prodémocrates a cependant des raisons de se réjouir du succès de l’Anakot Maï, (Parti du nouvel avenir), qui a été la révélation de la campagne électorale : cette formation soutenue par la jeunesse et les classes urbaines a réussi sa percée dans l’ensemble du royaume puisqu’il arrive en troisième position. Quant au vieux Parti démocrate, il s’effondre, forçant à la démission l’ancien premier ministre Abhisit Vejajjiva, qui avait soutenu l’armée durant son passage au gouvernement, notamment lors d’une violente répression de manifestants dans Bangkok en 2010 (autour de cent morts).

Les militants du parti d’opposition Pheu Thai party sont déçus à l’annonce des premiers résultats, le 24 mars, à Bangkok.
Les militants du parti d’opposition Pheu Thai party sont déçus à l’annonce des premiers résultats, le 24 mars, à Bangkok. GEMUNU AMARASINGHE / AP

La Thaïlande reste un royaume politiquement clivé

Autre surprise des élections : alors que les sondages annonçaient une participation massive de l’ordre de 80 à 90 % et que l’on croyait une écrasante majorité de Thaïlandais tentée par ce retour au suffrage universel, seulement 66 % d’électeurs se sont rendus aux urnes.

L’une des premières leçons à tirer de ce scrutin tant attendu est que la Thaïlande reste un royaume politiquement clivé entre, d’un côté, le camp des prodémocrates, où se retrouvent nombre d’intellectuels, les agriculteurs des régions défavorisés et une partie de la jeunesse urbaine ; tandis que l’autre camp est celui des élites réunissant les ultra-monarchistes, l’armée et les capitaines des grands groupes industriels. « Le clivage politique reste le même que celui en place depuis une quinzaine d’années, réagit Thitinan Pongsudhirak, professeur de sciences politiques à la prestigieuse université Chulalongkorn de Bangkok. Cette division est profonde et structurelle. » Les résultats du scrutin « vont redonner [aux militaires] plus de légitimé et de crédit », ajoute-t-il.

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