La Hongrie libère des migrants détenus illégalement depuis des années

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La « zone de transit » de Tompa (Hongrie), le 6 avril 2017.
La « zone de transit » de Tompa (Hongrie), le 6 avril 2017. ATTILA KISBENEDEK / AFP

La Hongrie les appelait des « zones de transit », mais la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) les avait requalifiées ces dernières semaines en zones de « rétention illégale ». Dans la nuit du mercredi 20 au jeudi 21 mai, le gouvernement hongrois a fait évacuer à la surprise générale près de 300 demandeurs d’asile détenus, pour certains depuis plusieurs années, dans des conditions inhumaines, le long de la frontière avec la Serbie. Hébergés dans des conteneurs, régulièrement privés de nourriture, ces migrants, pour la plupart originaires du Moyen-Orient et d’Asie, dont plusieurs enfants, ont été transférés dans trois centres de réfugiés traditionnels où ils seront désormais partiellement libres de leur mouvement.

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Gergely Gulyas, ministre auprès du premier ministre, Viktor Orban, a expliqué jeudi 21 mai « que le gouvernement hongrois est en désaccord avec la CJUE », mais qu’ « [ils sont] obligés de respecter ses arrêts ». Dans deux décisions historiques rendues le 20 mars et le 14 mai, la Cour, basée à Luxembourg, avait condamné la Hongrie à libérer plusieurs familles de demandeurs d’asile, estimant que les « zones de transit » de Röszke et Tompa, dans le sud du pays, étaient en réalité des centres de détention. Mises en place par Viktor Orban après la crise des réfugiés de 2015, ces zones étaient installées juste derrière la clôture construite tout le long de la frontière sud. Elles étaient le symbole de la politique migratoire ultrarestrictive du premier ministre nationaliste.

Trou noir juridique

Chaque migrant souhaitant entrer en Hongrie était légalement obligé d’y déposer sa demande d’asile et d’y attendre, enfermé, une réponse. Un processus parfaitement vain : la quasi-totalité des demandeurs étaient déboutés sans même avoir vu leur dossier analysé. La Hongrie avait en effet fait voter en parallèle une loi qualifiant la Serbie de « pays de transit sûr » impliquant que chaque demandeur d’asile ayant traversé son territoire y soit renvoyé automatiquement.

Comme la Serbie refusait de réadmettre ces demandeurs d’asile, ceux-ci se retrouvaient dans un trou noir juridique, contraints d’attendre des années entières, enfermés, une improbable solution. Une vingtaine de personnes y ont même été privées de nourriture sous le prétexte purement factice qu’ils étaient libres de repartir en Serbie quand ils le souhaitaient.

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« C’est une très bonne décision », salue Marta Pardavi, présidente du Comité Helsinki hongrois, soulagée après le long combat juridique qu’elle et son ONG de défense des demandeurs d’asile ont mené contre le gouvernement, avant de l’emporter devant la justice européenne. « Nous avons été très surpris parce que le gouvernement a répété qu’il refuserait d’appliquer ces arrêts. »

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