« Déployer la 5G sans équipements chinois est une ambition complexe et coûteuse »

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Tribune. Beaucoup ont découvert en 2019 à l’occasion d’un décret du président Trump bannissant l’usage de la technologie chinoise par les opérateurs américains que Huawei était devenu le premier fournisseur mondial des équipements de télécommunications. Malgré des exemptions ou des autorisations temporaires, l’administration américaine n’a cessé d’étendre ses interdictions et son contrôle jusqu’à bloquer le 15 mai l’accès direct, mais également indirect via des entreprises étrangères, des entreprises chinoises à la technologie américaine, notamment dans les composants.

Face aux pressions américaines, à ses ambiguïtés (l’application potentielle de cette politique à la tech européenne) mais aussi à la légitimité de la problématique sécuritaire des réseaux télécoms, les pays européens ont eu du mal à trouver un positionnement. Au-delà des sensibilités des pays, le dilemme auquel sont confrontés pouvoirs publics et opérateurs européens revient à la question suivante : peut-on éjecter un fournisseur essentiel, au risque de remettre en cause la concurrence qui s’est installée sur le marché des services télécoms dans nos pays ?

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Polarisé sur la 5G, le débat laisse entendre que l’avènement de cette nouvelle norme est la bonne occasion d’abandonner cette dépendance. Sans doute, même si, contrairement à la situation qui prévaut aux Etats-Unis, les opérateurs européens ont assez largement ouvert leurs réseaux à Huawei. Or, déployer la 5G sans équipements chinois est une ambition qui s’avère vite complexe et coûteuse quand on a opté pour la technologie chinoise sur certaines parties de son réseau mobile 4G, qui va demeurer pendant de nombreuses années le soubassement de la 5G. De plus, les réseaux mobiles à haut débit sont amenés à être de plus en plus largement imbriqués avec les réseaux fixes, dans lesquels on retrouve aussi très souvent en Europe les équipements du champion chinois…

Que faire pour compartimenter et réduire les risques ?

Rappelons d’abord qu’il n’y a pas de barrières étanches entre l’écosystème des opérateurs et celui de l’industrie des équipements. Autrement dit, il y a sans doute un rapport entre la disparition de Siemens, d’Alcatel et d’autres fournisseurs, et l’intensité de la concurrence entre opérateurs en Europe, qui a pour conséquence l’émiettement du secteur, surtout par comparaison avec la taille et le pouvoir de marché des acteurs américains et chinois.

Depuis des années, l’écart d’investissement des opérateurs dans les infrastructures mobiles, mesuré en dépense totale par marché national sur le nombre d’habitants, est très significatif entre les deux rives de l’Atlantique. Il ne peut pas être expliqué uniquement par les caractéristiques oligopolistiques du marché américain ou les particularités géographiques comparées des marchés américain et européens.

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