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Le Moyen-Orient semble avoir échappé au pire du Covid-19. Mais dans les mois qui viennent, la région pourrait subir l’attaque d’un virus, politique celui-là, pas moins difficile à maîtriser : la diplomatie électoraliste de Donald Trump. Deux fronts, au moins, sont visés : le conflit israélo-palestinien et l’offensive américaine contre la République islamique d’Iran.
Dessinant la carte sanitaire de nos voisins du Sud, les correspondants du Monde ont dressé, le 9 mai (journal daté du 10-11 mai), le portrait d’un Moyen-Orient qui, comparé à l’Europe, a été relativement épargné par le dernier des coronavirus. Confinement civiquement observé et système sanitaire solide ont permis à Israël de limiter avec succès l’impact de la pandémie – à laquelle les Palestiniens ont aussi résisté (voir l’analyse de Jean-Pierre Filiu sur Lemonde.fr). A l’occasion, il n’a pas échappé à un dirigeant politique aussi roublard et peu scrupuleux que Benyamin Nétanyahou qu’il avait là une chance à saisir pour se maintenir au pouvoir. Au nom de l’« urgence nationale », bien sûr, requise par la lutte contre le virus.
Après trois élections générales en un an, qui ne départagèrent aucune des listes en présence, le premier ministre sortant, « Bibi », et le chef de l’opposition, Benny Gantz, ont conclu une alliance et formé cette semaine un gouvernement. Patron du Likoud, la vieille droite israélienne, Nétanyahou reste premier ministre pour dix-huit mois encore. Ministre de la défense dans la nouvelle équipe, Gantz, chef d’une opposition de droite « modérée », le parti Bleu Blanc, prendra les commandes du gouvernement en novembre 2021.
Nétanyahou sait qu’il doit agir vite
Le programme de cette alliance nationale prévoit l’annexion d’une partie de la Cisjordanie, territoire palestinien qu’Israël occupe depuis la guerre de juin 1967. Cette mesure enterrerait définitivement la possibilité d’un Etat palestinien aux côtés d’Israël. Illégale au regard du droit international, mais soutenue par l’administration Trump, l’annexion concernerait d’abord la vallée du Jourdain, soit un tiers de la Cisjordanie. Pour l’heure, Nétanyahou ne semble pas pressé. Il en a parlé cette semaine avec le secrétaire d’Etat américain, Michael Pompeo, en visite à Jérusalem, qui n’a pas paru plus pressé.
Mais, sur ce sujet, Nétanyahou sait qu’il doit agir vite. Il n’aura pas de président américain plus complaisant que Trump – dont la réélection en novembre n’est en rien garantie. Et, dans le noyau dur de l’électorat de Trump, le bloc des chrétiens fondamentalistes est, pour des raisons prétendument bibliques, partisan résolu de la colonisation et de l’annexion de la Cisjordanie par Israël. On en saura plus d’ici à la fin de l’été.
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