La mort de l’économiste Alan Krueger

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L’universitaire avait travaillé pour l’administration Clinton et avait dirigé l’équipe des conseillers économiques d’Obama. Il est mort le 16 mars, à l’âge de 58 ans.

Par Gilles Paris Publié aujourd’hui à 11h16

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Alan Krueger, à la Maison Blanche, à Washington, le 6 novembre 2012.
Alan Krueger, à la Maison Blanche, à Washington, le 6 novembre 2012. Kevin Lamarque / REUTERS

L’universitaire Alan Krueger, qui avait notamment dirigé l’équipe des conseillers économiques de Barack Obama de 2011 à 2013, a mis fin à ses jours à Princeton (New Jersey) le 16 mars. Il était âgé de 58 ans.

La science économique peut avoir mauvaise presse pour négliger, selon ses détracteurs, la somme de destins que recouvrent les chiffres. Alan Krueger a beaucoup œuvré pour réconcilier la théorie et la réalité, un trait qu’il devait peut-être à des origines modestes. Né le 17 septembre 1960 à Livingston (New Jersey), à quelques dizaines de kilomètres de l’université où il devait établir ses quartiers moins de trois décennies plus tard, il est le fils d’un comptable et d’une institutrice. Des études brillantes le conduisent à l’université Cornell puis à Harvard, où il obtient un doctorat en économie, en 1987.

L’universitaire devenu spécialiste de l’emploi entre en scène à Princeton, alors que sa matière traverse une petite révolution : un regain d’intérêt pour l’empirisme. Une nouvelle génération de chercheurs l’alimente avec une série d’études en économie appliquée. Alan Krueger y contribue tout d’abord en créant une unité de sondages pour disposer de ses propres statistiques. Avec l’un de ses collègues, le Canadien David Card, il s’intéresse ensuite à la corrélation entre le niveau du salaire minimum et le marché de l’emploi.

Tiré de son université par la crise des subprimes

Selon la théorie qui a alors force de loi, toute hausse du salaire minimum entraîne une diminution des opportunités pour les bas salaires. En étudiant l’effet d’augmentations pour les salariés de la restauration rapide dans le New Jersey, les deux économistes n’observent pourtant aucun impact négatif. L’étude qui nourrira un ouvrage, Myth and Measurement (Princeton University Press, 1995, non traduit), rouvre le débat sur les salaires et propulse Alan Krueger au ministère du travail dans l’administration du démocrate Bill Clinton. Il y occupe le poste de chef économiste pendant deux ans, avant de retourner à Princeton et à ses études.

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Il est tiré de son université une décennie plus tard par la grande récession provoquée aux Etats-Unis par la crise des subprimes. Après le retour des démocrates à la Maison Blanche dans le sillage de Barack Obama, en 2009, le nouveau secrétaire au Trésor, Timothy Geithner, le sollicite en lui peignant un tableau dévastateur de la situation, selon le souvenir que l’économiste avait confié à un magazine de Princeton : « L’économie est en chute libre, pourquoi ne viendriez-vous pas nous rejoindre pour changer les choses ? »

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