Trump lance une charge contre l’OMS dont il menace de se retirer

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Montage des discours des dirigeants à l’OMS le 18 mai. De haut en bas et de gauche à droite :Tedros Adhanom Ghebreyesus, Simonetta Sommaruga, Antonio Guterres, Xi Jinping, Angela Merkel, Emmanuel Macron, Moon Jae-in, Mia Mottley et Cyril Ramaphosa.
Montage des discours des dirigeants à l’OMS le 18 mai. De haut en bas et de gauche à droite :Tedros Adhanom Ghebreyesus, Simonetta Sommaruga, Antonio Guterres, Xi Jinping, Angela Merkel, Emmanuel Macron, Moon Jae-in, Mia Mottley et Cyril Ramaphosa. OMS/AFP

Dans la guerre des mots que se livrent américains et chinois sur la gestion de la pandémie de Covid-19, Washington est monté d’un cran, lundi 18 mai, alors que les Etats membres de l’OMS se réunissaient pour une Assemblée mondiale de la santé, virtuelle et réduite à trente-six heures au lieu d’une semaine, en raison du contexte sanitaire. Dans une lettre envoyée au directeur de l’OMS, le docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus, Donald Trump menace de couper définitivement les vivres à l’organisation. « Si l’OMS ne s’engage pas à des améliorations notables dans un délai de trente jours, je vais transformer la suspension temporaire du financement envers l’OMS en une mesure permanente et reconsidérer notre qualité de membre au sein de l’organisation », écrit-il.

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Si cette Assemblée mondiale s’est révélée sans surprise être un terrain d’affrontements politiques, l’attitude américaine montre une fois de plus le dédain de M. Trump pour les organisations internationales. L’OMS est en charge de la santé mondiale dans le système onusien et c’est elle qui doit coordonner la riposte internationale. En pleine pandémie – qui a fait plus de 300 000 morts dans le monde –, les Etats-Unis choisissent la confrontation plutôt que la coopération.

Cette charge virulente de Washington ne pouvait être plus diamétralement opposée à la ligne de Pékin qui avait déroulé quelques heures plus tôt, par la voix de son président Xi Jinping, un grand plan d’investissement dans l’OMS pour œuvrer collectivement à la lutte contre le Covid-19, fidèle à sa vision d’une « communauté d’avenir partagé pour l’humanité ».

« Statu quo intolérable »

Les Etats-Unis avaient, pour leur part, uniquement mandaté leur ministre de la santé, Alex Azar, qui a dressé un réquisitoire en règle de l’organisation. « Soyons francs quant à cette flambée épidémique. Cette organisation n’a pas réussi à obtenir les informations dont le monde avait besoin et cet échec a coûté de nombreuses vies humaines », a attaqué le ministre. Washington, principal bailleur de l’organisation, avait annoncé en avril dernier suspendre sa contribution de 553 millions de dollars (506 millions d’euros) sous réserve d’une enquête sur la gestion de l’épidémie par l’OMS que le président Trump accuse d’être trop centrée sur la ligne de Pékin et d’avoir ignoré une alerte précoce de Taïwan.

En pleine pandémie, les Etats-Unis choisissent la confrontation plutôt que la coopération

Sans toutefois nommer la Chine, le secrétaire à la santé américain avait dénoncé « l’un des membres au moins de l’OMS » qui « dans une tentative apparente de dissimuler l’épidémie, a manqué à ses obligations de transparence et ceci a coûté très cher au monde entier ».
M. Azar n’avait guère laissé la place aux doutes sur les intentions américaines. « Nous constatons que l’OMS a échoué dans sa mission fondamentale de partage des informations et de transparence lorsque des Etats membres n’agissent pas en toute bonne foi. Cela ne doit jamais se répéter. Ce statu quo est intolérable », a souligné le haut responsable américain.

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