Le gouvernement britannique maintient son projet d’en finir avec la libre circulation des Européens

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Pour la ministre de l’intérieur britannique, Priti Patel, ici à Londres le 14 mai, la nouvelle loi va permettre « d’attirer les meilleurs, de construire un avenir brillant pour le pays ».
Pour la ministre de l’intérieur britannique, Priti Patel, ici à Londres le 14 mai, la nouvelle loi va permettre « d’attirer les meilleurs, de construire un avenir brillant pour le pays ». TOLGA AKMEN / AFP

Réaliser le Brexit envers et contre tout, quitte à susciter l’incompréhension, alors que la pandémie rabat tant de cartes ? Le gouvernement britannique a déjà montré sa détermination en répétant ces dernières semaines, qu’il refusait d’étendre la période de transition, nécessaire à la conclusion de la nouvelle relation entre l’Union européenne (UE) et le Royaume-Uni, au-delà de fin 2020. Il en a donné une nouvelle preuve lundi 18 mai en reprenant la discussion, en seconde lecture, à la Chambre des communes, de sa loi migratoire visant à « reprendre le contrôle de nos frontières » selon Priti Patel, la ministre de l’intérieur.

Le texte entend tenir une vieille promesse des Brexiters : limiter l’immigration en mettant fin à la liberté de circulation des Européens – à l’exception notable des Irlandais. Mme Patel a promis un visa à points dès le 1er janvier 2021, pour les Européens comme pour les autres, sur un modèle déjà introduit par l’Australie. Ne seront acceptées que les personnes disposant d’un niveau d’anglais correct, d’une promesse d’embauche et d’un salaire annuel minimum – tournant autour de 25 000 livres sterling (28 000 euros).

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Le but est d’attirer les hauts diplômés, tout en décourageant les autres, en espérant que les Britanniques se dirigeront vers des emplois peu qualifiés jusqu’alors occupés par des migrants venus d’Asie ou d’Europe de l’Est. « Cette loi va nous permettre d’attirer les meilleurs, de construire un avenir brillant pour le pays », s’est félicitée Mme Patel lundi.

« Ce n’est vraiment pas la priorité des gens »

Comment réconcilier cette ambition avec une pandémie qui a montré à quel point la société reposait – pour continuer à se nourrir et à se déplacer – sur ses key workers : conducteurs de bus, caissières, infirmiers, brancardiers, très souvent d’origine pakistanaise, espagnole, caribéenne ou philippine ? En juillet 2019, 13,1 % des équipes du NHS (National Health Service), le système de santé publique, n’étaient pas d’origine britannique. Le gouvernement les a pourtant célébrés ces dernières semaines, encourageant les Britanniques à les applaudir tous les jeudis soir à 20 heures. Boris Johnson, le premier ministre, a même donné l’exemple sur le pas-de-porte du 10 Downing Street, sauf quand il a été hospitalisé début avril.

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« Le moment est très étrange : discuter de ce texte dans un parlement même pas complètement opérationnel [pas plus de 50 élus sont tolérés dans la salle des débats], ce n’est vraiment pas la priorité des gens », s’étonne Zoe Gardner, du Joint Council for the Welfare of Immigrants (JCWI), une association protégeant les droits des migrants. Il est vrai que le débat national reste encore centré sur l’épidémie, et la sortie – pour l’heure partielle – du confinement, alors que le nombre de décès liés au Covid-19 s’établissait à quasiment 35 000 lundi soir.

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