« L’adoption de cette directive est une question de vie ou de mort pour les médias et de survie pour les artistes et les auteurs »

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Dans une tribune au « Monde » adressée à plusieurs médias européens, dont Le Monde, un collectif de journalistes appelle le législateur européen à adopter la directive sur les droits d’auteur, au nom de la liberté et du pluralisme de la presse.

Publié aujourd’hui à 13h53 Temps de Lecture 3 min.

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« C’est précisément pour éviter de tels scénarios que les Etats de l’UE s’unissent. Il va être plus compliqué pour les géants du net de déréférencer les médias de quelque 500 millions d’Européens. »
« C’est précisément pour éviter de tels scénarios que les Etats de l’UE s’unissent. Il va être plus compliqué pour les géants du net de déréférencer les médias de quelque 500 millions d’Européens. » Ingram / Photononstop

Tribune. Le Parlement européen se réunit le 26 mars pour le vote final de la directive droit d’auteur. Un texte âprement discuté depuis bientôt trois ans qui doit enfin permettre aux médias et aux artistes de percevoir une part des revenus générés sur le net par leurs productions. Jusqu’à présent, ce sont les géants américains du web qui captent l’essentiel des profits. L’enjeu est majeur pour la presse, les artistes, la démocratie et la culture.

Et l’objet d’une incroyable bataille menée par les grandes plateformes. Depuis des mois, la menace est relayée sur tous les réseaux sociaux : si la directive européenne sur le droit d’auteur était adoptée, c’en serait fini de la liberté de l’internet. Les internautes n’auraient plus accès à la gratuité des services. La création, l’information seraient étouffées pour laisser place à la censure.

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Nous perdrions ce qui a pris une place centrale dans nos vies : un internet libre et d’une richesse illimitée. Perspective terrifiante… Relayée par des dizaines de milliers de sites, une pétition au titre comminatoire « Sauvez internet » circule. Qui ne se battrait pas pour une telle cause ? Et pourtant, force est de constater que toutes ces affirmations péremptoires relèvent de l’une des plus intenses campagnes de désinformation jamais organisée.

Rémunérer les médias

Les internautes devront-ils désormais payer pour accéder à Internet et échanger des fichiers ? Non. La directive le dit clairement. Seules les plateformes qui engrangent des revenus conséquents devront rémunérer médias, artistes et auteurs. Vont-elles être ruinées au point de ne plus pouvoir opérer ? Loin de là : grâce à leur position ultra-dominante, les deux plus grandes plateformes américaines siphonnent aujourd’hui près de 80 % des revenus publicitaires sur Internet.

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Des dizaines de milliards de dollars par an. Payer quelques centaines de millions aux producteurs de contenus ne signera pas leur arrêt de mort, pas plus que d’acquitter un minimum d’impôts en Europe. C’est d’ailleurs ce que font toutes les autres entreprises qui distribuent des contenus : elles paient ceux qui les produisent.

Autre fake news colportée par les lobbies, la directive engendrerait la censure. Un comble quand on sait que des journalistes ont payé de leur vie leur combat contre la censure. Si des articles, ou des chansons disparaissent du web, ce sera le seul choix des grandes plateformes. Aujourd’hui elles menacent clairement les médias et les artistes de le faire. Et ce pour une seule et unique raison : elles ne veulent pas les rémunérer.

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