après plus de vingt ans, la cavale de Félicien Kabuga s’est arrêtée en France

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Un avis de recherche ciblant Félicien Kabuga, publié par les autorités américaines dans un journal kényan, à Nairobi, en 2002.
Un avis de recherche ciblant Félicien Kabuga, publié par les autorités américaines dans un journal kényan, à Nairobi, en 2002. GEORGE MULALA / REUTERS

Armé d’une belle fortune et de solides réseaux, Félicien Kabuga aura échappé pendant vingt-deux ans aux limiers du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). Mais à 84 ans, le fugitif s’est sans doute essoufflé. Sa cavale s’est arrêtée net à l’aube du samedi 16 mai, dans son appartement d’Asnières-sur-Seine (Hauts-de-Seine). L’accusé, mis à prix 5 millions de dollars (4,6 millions d’euros) par le département d’Etat américain, fiché par Interpol, traqué pendant deux décennies, est un acteur central du génocide rwandais.

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Poursuivi pour génocide et crimes contre l’humanité, l’homme d’affaires avait créé le Fonds de défense nationale (FDN) trois semaines après le début des massacres le 6 avril 1994, lit-on dans son acte d’accusation. Abondé par de puissants hommes d’affaires, ce fonds devait « fournir assistance au gouvernement intérimaire pour combattre l’ennemi et ses complices ». Dans le Rwanda d’alors, l’ennemi est Tutsi. Et le gouvernement intérimaire, formé par les extrémistes hutu du régime Habyarimana, orchestre le génocide.

Le réseau affairiste de Kabuga s’occupe des armes. « Ce fonds devait servir à l’achat d’armes, de véhicules et d’uniformes pour les milices Interahamwe et l’armée dans toutes les préfectures du pays », affirme le procureur.

Sur les barrières érigées dans tout le pays, les milices sélectionnent, trient et tuent. Ils chassent les Tutsi comme on part au travail. Les faucons du régime ont aussi armé les esprits. Félicien Kabuga devra s’expliquer sur sa présidence de la Radio-Télévision des Mille Collines (RTLM). Outil de propagande, elle appelait au meurtre des Tutsi et des opposants hutu au régime.

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En France depuis plusieurs années

Lors de son arrestation, Félicien Kabuga résidait en France, sous une fausse identité « depuis plusieurs années », assure une source judiciaire à La Haye. C’est l’équipe de traque du Mécanisme (chargé de boucler les derniers dossiers du TPIR, qui a fermé ses portes fin 2014) qui alerte les autorités françaises. Puis « tout s’est accéléré il y a deux mois », indique à Paris l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité (OCLCH). Félicien Kabuga résidait là grâce à « une mécanique bien rodée et avec la complicité de ses enfants », indique le parquet dans un communiqué.

Le Rwandais aurait dû passer un ultime week-end confiné en banlieue parisienne, mais le vendredi, les enquêteurs ont « détecté une activité inhabituelle ». Félicien Kabuga a trop souvent échappé aux tentatives d’arrestation pour le laisser une nouvelle fois s’envoler. Il est arrêté sur le champ.

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