Kaïs Saied déclare la guerre à l’Assemblée – Jeune Afrique

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Le président tunisien Kaïs Saïed au palais de Carthage, le 31 mars 2020.

Le président tunisien Kaïs Saïed au palais de Carthage, le 31 mars 2020. © Présidence tunisienne

En préconisant un système de démocratie directe, qu’il juge plus équitable que le régime semi parlementaire actuel, le président de la République Kaïs Saied déclenche les hostilités contre le Bardo.


« La vérité, c’est quand le peuple est capable de s’exprimer librement. C’est quand il a la possibilité de retirer sa confiance à celui qui l’a trahie », assène, le 11 mai, le président de la République, Kaïs Saied, depuis Kébili (sud). Il profite de l’inauguration d’un hôpital militaire mobile, don du Qatar, pour tirer une salve en direction de l’Assemblée. Il enfonce le clou et dénonce l’inconstitutionnalité de l’amendement du règlement intérieur sur le nomadisme parlementaire, adopté par les élus le 6 mai. «Or, si l’élu était responsable face à ses électeurs et que ces derniers étaient en mesure de lui retirer leur confiance, le Parlement n’aurait pas eu besoin de cet amendement qui constitue une grave violation. C’est une maladie constitutionnelle, plus grave que la pandémie du Covid-19 » ; des propos inattendus en ce lieu et dans un contexte de crise sanitaire où un appel à l’union sacrée, pour transcender la récession qui prend la Tunisie de plein fouet, aurait été de meilleur aloi. 

Mais Kaïs Saied est ce qu’il est : un spécialiste en droit constitutionnel qui désapprouve le type de régime choisi par la Tunisie. Toute occasion lui est bonne pour s’indigner ;  quitte à oublier ses habits de président pour enchaîner sur un discours qu’il a rôdé en campagne électorale et reproduit, depuis son investiture, à Sidi Bouzid en décembre 2019, à Ben Guerdane en mars 2020 et à l’occasion des cent premiers jours de son mandat. Son slogan de campagne : « le peuple veut » apparaît toujours en filigrane quand il conclut qu’il « n’y a pas de légalité sans légitimité ». Les propos du locataire du Palais de Carthage sont clairs : au peuple de décider. Mais de quoi ? Clairement, Kaïs Saied préconise un système de démocratie directe qu’il juge plus équitable que le régime semi parlementaire en place.   

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