« Dans un monde confiné, près de 280 millions de travailleurs migrants ne savent plus où est leur pays »

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« Depuis qu’ils ont arrêtés de travailler, et doivent être nourris, voire soignés, ils sont devenus encombrants » (Travailleurs migrants à Allahabad en inde le 12 mai, après la décision de confinement prise par le gouvernement).
« Depuis qu’ils ont arrêtés de travailler, et doivent être nourris, voire soignés, ils sont devenus encombrants » (Travailleurs migrants à Allahabad en inde le 12 mai, après la décision de confinement prise par le gouvernement). SANJAY KANOJIA / AFP

Chronique. Les travailleurs migrants installés en Malaisie ont passé un drôle de 1er mai. Ce jour-là, plusieurs centaines d’entre eux, en situation irrégulière, ont été arrêtés à Kuala Lumpur par des fonctionnaires du ministère de la santé habillés en combinaison blanche, accompagnés de policiers et de militaires, puis envoyés en prison. Le responsable de la police voulait les placer en détention préventive afin qu’ils ne propagent pas le Covid-19.

Les Nations unies ont alors vite rappelé à la Malaisie l’existence de la Déclaration universelle des droits de l’homme. La lutte contre le Covid-19 ne justifie pas les discriminations, bien au contraire : « La crainte d’être arrêté et emprisonné pourrait inciter les populations fragiles à se cacher et à ne pas se soigner, avec des conséquences négatives pour leur santé et la propagation de l’épidémie », a souligné l’ONU.

Dans un monde confiné et retranché derrière ses frontières pour faire face à la menace de la pandémie, près de 280 millions de travailleurs migrants ne savent plus où est leur pays.

Ceux dans lesquels ils travaillent veulent les renvoyer chez eux ; ceux dont ils sont originaires n’ont pas toujours les moyens, ni la volonté, de les rapatrier. On les tolérait lorsqu’ils construisaient les gratte-ciel dans les pays du Golfe ou travaillaient dans les usines électroniques en Asie du Sud-est.

« Déportation de masse »

Depuis qu’ils ont arrêté de travailler, et doivent être nourris, voire soignés, ils sont devenus encombrants. La célèbre actrice koweïtienne Hayat Al-Fahad a ainsi suggéré que tous les migrants du pays soient envoyés dans le désert pour libérer des lits dans les hôpitaux.

Début avril, l’Arabie saoudite a rapatrié des milliers d’Ethiopiens chez eux, sans test de dépistage du Covid-19. Les avions qui les transportaient à Addis-Abeba revenaient chargés de bétail à Riyad. Les Nations unies se sont inquiétées de cette « déportation de masse » qui, d’un « point de vue sanitaire » tombait au mauvais moment. L’Ethiopie n’avait pas les ressources pour placer en quarantaine tous ces migrants.

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Les Emirats arabes unis ont été plus diplomatiques. La pétromonarchie a proposé à plusieurs pays de faire passer à leurs ressortissants des tests de dépistage avant d’organiser leur rapatriement. La proposition n’a pas été accueillie avec beaucoup d’enthousiasme. Le Népal a traîné les pieds, craignant une propagation du virus à l’intérieur de ses frontières, et expliquant qu’il lui fallait du temps pour ouvrir des centres de quarantaine. Le ministre bangladais des affaires étrangères, AK Abdul Momen, a prévenu les migrants : « Si vous décidez de partir, ce sera difficile de retourner d’où vous venez. »

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