Le « soft-power » chinois tenu en échec

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À Pekin, le 24 avril, dans une usine du Naton Medical Group, qui doit fournir 188 millions de masques à la France.
À Pekin, le 24 avril, dans une usine du Naton Medical Group, qui doit fournir 188 millions de masques à la France. WANG ZHAO / AFP

La Chine n’en revient pas. Alors que Pékin se vante de sauver le monde en expédiant près de 28 milliards de masques dans cent trente pays, son image à l’international ne semble guère en tirer profit, bien au contraire. Un récent article de l’Académie des sciences chinoise, intitulé « Comment mieux répondre aux attaques contre la Chine », évoque « l’hostilité » que suscite désormais ce pays en Occident. Encore plus sombre, un rapport du centre de recherche de la sécurité d’Etat juge que le sentiment antichinois dans le monde n’a jamais été aussi élevé depuis le massacre de Tiananmen, en 1989. Révélé par l’agence Reuters, ce rapport destiné à Xi Jinping n’exclut pas un conflit armé entre les deux premières puissances mondiales.

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Même l’Afrique, terre de toutes les attentions de la diplomatie chinoise, n’est pas épargnée par le « China-bashing ». Les incidents racistes dont ont été victimes, début avril, des Africains vivant à Canton continuent d’y provoquer de vives réactions, notamment au Nigeria. Autre signe inquiétant : sur les réseaux sociaux, nombre de spécialistes nord-américains et européens de la Chine, qui ont passé une partie de leur jeunesse à apprendre le chinois, fascinés par ce pays et sa culture, en sont aujourd’hui les plus féroces critiques.

Pourtant, a priori, la situation géopolitique a rarement été aussi favorable à la Chine. Le président des Etats-Unis n’a que faire de son image internationale, l’Inde connaît un impressionnant repli nationaliste, l’Europe est aux prises avec elle-même, et la Russie n’a plus les moyens de ses ambitions.

La Chine fascine mais n’attire pas

Forte de ses succès économiques, la Chine, elle, a un modèle à proposer au monde. Elle dispose également d’une boîte à outils – son programme d’investissements tous azimuts de la « nouvelle route de la soie » – et de moyens financiers conséquents. Pourtant, comme le résume crûment Geoff Raby, ambassadeur d’Australie à Pékin de 2007 à 2011, dans la revue Foreign Affairs (été 2019) : « La Chine n’a pas de soft power. » Plus exactement, elle n’arrive pas à se rendre sympathique. On peut admirer ses performances économiques et technologiques, on n’a pas pour autant envie d’adopter son mode de vie et encore moins d’y vivre. Elle fascine mais n’attire pas.

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D’après une enquête, menée, en 2019, par le Pew Research Center, les Etats-Unis ont une meilleure image que la Chine dans vingt et un des trente-trois pays étudiés. L’inverse n’est vrai que dans sept pays. En Asie et dans le Pacifique, la Chine est davantage perçue comme une menace que comme un allié. Et si la cote de popularité de Donald Trump est au plus bas, Xi Jinping n’en tire aucun profit. « En fait, le manque de confiance dans un des leaders entraîne souvent un manque de confiance dans l’autre », remarquent les chercheurs du think tank. Dans dix-huit des vingt-quatre pays où les réponses sont significatives, les personnes n’ayant confiance dans aucun des deux leaders sont les plus nombreuses. Il n’y a qu’en Russie que Xi Jinping est nettement plus populaire que Donald Trump.

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