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Après plusieurs semaines en confinement, nous allons pouvoir sortir à nouveau et les écoles vont notamment accueillir certains enfants. Comment les aider à ne plus être confinés avec vous ?
Véronique Salman et Saverio Tomasella, psychanalystes, nous donnent des pistes de réflexion.
Le déconfinement approche ! Dans quelques jours, si tout va bien, la vie va reprendre peu à peu. Les magasins vont réouvrir, les sorties vont redevenir plus souples, les déplacements dans un périmètre de 100 kilomètres vont être autorisés et certains enfants vont pouvoir retourner à l’école. Pour ou contre renvoyer son enfant en classe ? Chaque parent aura la liberté de son choix, car cette reprise n’est pas obligatoire.
Prendre des décisions en pleine conscience
Pour commencer, ce choix vous appartient. Il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises postures à adopter. “Chaque parent doit s’interroger et prendre la décision adéquate à sa propre situation”, assure Saverio Tomasella, auteur de La charge affective. “Ils doivent se faire confiance. En pleine conscience, ils décideront de ce qui est juste pour leur famille, en pensant aux conséquences, en fonction des événements”, confirme Véronique Salman, auteure de La trilogie inconsciente, avant d’ajouter que “dans le contexte actuel, nous devons accepter d’être attentistes, au sens empirique du terme, c’est-à-dire, en agissant en fonction de ce qui arrive et non pas de manière dogmatique.” La situation est en effet exceptionnelle, et ne rentre donc pas dans le cadre d’idéaux adaptés à un contexte classique.
Être indulgents envers les enfants… et nous-mêmes
Quel que soit votre choix, il ne faut pas culpabiliser. “Si les enfants n’ont pas fini le programme, ce n’est pas grave. Si on décide de garder les enfants à la maison, ce n’est pas grave. Si on doit retourner travailler et qu’on renvoie les enfants à l’école, ce n’est pas grave non plus. C’est humain de vouloir se rassurer et de vivre comme la situation était normale. Mais la situation ne l’est pas. On doit donc être indulgents, envers les enfants et envers nous-mêmes”, rassure Véronique Salman. Des propos qui font écho à ceux de Saverio Tomasella : “Il est important de développer un maximum de souplesse. Il ne faut pas être perfectionnistes, ni rigides”, assure-t-il. Votre enfant ne va pas rater sa vie car il a loupé quelques leçons de CE2, enseignées par son père ou sa mère. L’enseignement de tous les enfants a été bouleversé, ainsi que ses interactions avec les autres, donc ne mettez pas la pression aux vôtres !
Rassurer les enfants
Maintenant, il va falloir rassurer les enfants, car si la sortie de confinement inquiète les parents, elle peut angoisser tout autant les plus jeunes. Ce sont des éponges, et ils ont traversé cette crise en absorbant les informations (parfois contradictoires), sans le recul d’un adulte. “Laissez-les exprimer leurs émotions : s’ils ont peur de sortir, s’ils sont en colère de devoir retourner à l’école… écoutez-les”, conseille Saverio Tomasella. “Pendant la crise sanitaire, ils ont entendu qu’ils étaient dangereux, qu’ils transportaient le virus, mais à la fois, qu’ils étaient peu touchés par la maladie. Ils se sentent à la fois tout-puissants mais aussi inquiets de rendre malades les autres”, rappelle Véronique Salman. “Pour les enfants qui ont peur, ils ont notamment souffert de l’angoisse des parents et du climat anxiogène général. Mais après plusieurs semaines, ils ont normalisé cette angoisse et redoutent désormais parfois de sortir. Expliquez-leur la situation simplement. Dites-leur que des aménagements ont été mis en place pour les protéger. Rappelez-lui (et rappelez-vous) aussi que la plupart des personnes atteintes du Covid-19 guérissent et qu’on minimise les risques en suivant les gestes barrière”, ajoute-t-elle.
Faire preuve de pragmatisme
En tant que parents, votre rôle est bien d’être des figures rassurantes pour vos enfants. “Le meilleur moyen de les rassurer est de rester pragmatiques”, selon Saverio Tomasella. L’une des problématiques concrètes à laquelle vous devez par exemple répondre : être équipés de masques. “Demandez-vous donc où vous en procurer ou si vous pouvez en coudre en suivant les consignes. Pourquoi pas opter pour un tissu fantaisie pour le faire accepter facilement aux enfants. Vous pouvez commencer à les porter de manière ludique à la maison, pour se familiariser avec le port du masque et appréhender cette nouvelle habitude. Vous pouvez le faire porter au doudou aussi”, propose-t-il. Vous pouvez également prévenir les enfants pour le retour à la classe, qu’on doit continuer de garder la distance et qu’il n’y aura donc pas tous ses camarades. Vous pouvez téléphoner aux parents de ses copains pour savoir s’ils seront là ou non, et le prévenir.
Maintenir certaines habitudes pour une transition en douceur
Après avoir passé deux mois en votre compagnie, à la maison, ce nouveau changement pourrait être difficile à vivre pour votre enfant. Vous pouvez tout à fait aller le chercher pour le repas du midi par exemple, si vous le pouvez, pour y aller en douceur. Si votre organisation ne vous le permet pas, vous pouvez envisager de continuer certaines activités que vous aviez mises en place pendant cette période : le film du vendredi soir, le gâteau maison du mercredi ou tout rituel qui pourrait l’aider. Pour autant, il va falloir réintroduire à nouveau certaines routines qui ont pu être assouplies, un peu comme avant une rentrée des classes après une période de vacances. Heure de réveil, tenue pour l’école, horaires de repas… Pour autant, ne soyez pas trop brutaux, la période permet un peu plus de souplesse. Une chose est sûre, cette sortie de confinement fait s’interroger autant que l’entrée, à la différence près qu’on sait désormais qu’on en est capables, comme l’estime Saverio Tomasella : “Cette crise sanitaire nous a montrés que savons nous adapter, ce qui est rassurant pour la suite”, conclut-il. Véronique Salman, qui nous avait déjà expliqué tout ce qui nous pouvions tirer de positif du confinement, se veut également optimiste : “Ce sera une situation de référence pour beaucoup d’autres moments difficiles à l’avenir. On doit s’appuyer là-dessus pour se faire confiance.”
Merci à Véronique Salman, auteure de La triologie inconsciente et à Saverio Tomasella, auteur de La charge affective.
La Trilogie Inconsciente 20,00 €
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