« La droite radicale aime l’idée des “causes cachées ” » pour expliquer la pandémie

0
125

[ad_1]

Jean-Yves Camus,directeur de l’Observatoire des radicalités politiques de la Fondation Jean-Jaurès et senior fellow au Centre for the Analysis of the Radical Right.
Jean-Yves Camus,directeur de l’Observatoire des radicalités politiques de la Fondation Jean-Jaurès et senior fellow au Centre for the Analysis of the Radical Right. IRIS

Jean-Yves Camus, directeur de l’Observatoire des radicalités politiques de la Fondation Jean-Jaurès et senior fellow au Centre for the Analysis of the Radical Right (CARR) analyse les différents positionnements des extrêmes droites européennes face à la gestion de la pandémie.

Les partis d’extrême droite européens tiennent-ils les mêmes discours face à la crise sanitaire ?

Leurs réponses sont adaptées par pays en fonction des mesures de confinement. Là où il a été le plus strict, les droites radicales ont instruit un réquisitoire contre un pouvoir jugé incompétent et menteur. Là où les mesures ont été plus légères, les critiques des droites nationalistes l’ont elles aussi été. Si les Démocrates suédois et le Forum pour la démocratie néerlandais ont pointé des insuffisances de leurs gouvernements, Jimmie Akesson [leader des Démocrates de Suède, SD, extrême droite] s’est borné à critiquer le « package » financier présenté pour aider l’économie en Suède et le Néerlandais Thierry Baudet [Forum pour la démocratie, FvD] a même soutenu le premier ministre des Pays-Bas, Mark Rutte, face aux pays du sud de l’Europe. On retrouve tout de même les points communs habituels entre l’ensemble des partis de droite radicale : tous ont fait porter leurs discours sur la question du retour aux frontières.

Tous tirent donc sur les mêmes leviers idéologiques ?

Ils ont en commun de répéter qu’ils étaient les premiers à avoir averti des dangers de la délocalisation d’industries stratégiques, de l’immigration et d’une mondialisation qui génère des mouvements incessants et massifs des personnes. Norbert Hofer, du FPÖ [Parti de la liberté d’Autriche], ne cesse de rappeler avoir été le premier à réclamer des contrôles sanitaires aux aéroports, tout comme Marine Le Pen sur la fermeture des frontières en France. Ils affirment également tous que l’Union européenne est une création non naturelle, l’ordre du monde étant celui des Etats nations. Enfin, il y a la critique de l’impréparation des gouvernements. Le Rassemblement national va plus loin, en France, avec l’idée d’une « connivence » : à l’intérieur du pouvoir d’Etat par une « immunité de caste » et entre l’Etat et « les lobbys ».

Des discours, qui flirtent souvent avec le complotisme…

La droite radicale aime l’idée des « causes cachées ». Et la pandémie se prête aux questionnements sur l’origine du virus. La droite radicale insérée dans le jeu démocratique ne parle pas de propagation volontaire mais demande – et elle n’est pas la seule – que la lumière soit faite sur l’hypothèse de la « fuite » du laboratoire de Wuhan. Charlie Weimers, député européen des Démocrates suédois, a même ressuscité le thème de l’anticommunisme, accusant la Chine d’en être restée à l’opacité et au mensonge découlant de la nature même du communisme. Mais le sentiment dominant chez eux est que la crise serait un prétexte pour imposer une forme autoritaire de gouvernement se soustrayant au contrôle parlementaire, comme le dit l’ancien phalangiste et désormais élu européen de Vox, l’Espagnol Jorge Buxadé. Les plus radicaux vont jusqu’à annoncer la mise en place d’une société orwellienne : Marian Kotleba, leader de l’extrême droite slovaque, est persuadé que le traçage aboutira à ce qu’on vous implante des puces sous la peau.

Il vous reste 49.59% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: