le général Prayuth rêve d’un mandat populaire

0
223

[ad_1]

Cinq ans après son coup d’Etat, le chef du régime militaire doit s’en remettre aux électeurs.

Par Bruno Philip Publié aujourd’hui à 10h41

Temps de Lecture 4 min.

Article réservé aux abonnés

Prayuth Chan-ocha à Khon Kaen, en Thaïlande, le 13 mars.
Prayuth Chan-ocha à Khon Kaen, en Thaïlande, le 13 mars. ATHIT PERAWONGMETHA / REUTERS

Prayuth Chan-ocha, général putschiste, ex-chef de l’armée, est le premier ministre de Thaïlande depuis son coup d’Etat de 2014. Il est aussi, à ses heures, auteur à succès de chansonnettes de propagande, un terrain sur lequel on ne l’attendait pas. Moins surprenant, ses cinq années à la tête d’un gouvernement composé presque exclusivement de militaires lui ont tellement donné le goût du pouvoir qu’il en redemande : dimanche 24 mars, lors des élections législatives que le dictateur a eu la sagesse d’organiser après les avoir régulièrement repoussées depuis plusieurs années, Prayuth sera candidat à sa succession.

Il ne sera certes pas seul, puisque 77 partis présentent des candidats, dont 69 sont sur la liste des « premier-ministrables ». Y compris, donc, le général Prayuth, qui a fait acte de candidature sur la liste d’une petite formation créée par certains de ses anciens ministres, le Palang Pracharat. Une appellation un peu alambiquée, qui signifie littéralement « parti du pouvoir de l’Etat du peuple ».

Le général Prayuth a ses partisans, dans un royaume où les élites avaient accueilli avec un certain soulagement le retour au pouvoir, le 22 mai 2014, d’un chef de l’armée, et ce pour la douzième fois depuis 1932, date du premier coup d’Etat de l’histoire moderne du pays. Tout général qui prend les commandes politiques en Thaïlande est souvent perçu par les milieux conservateurs aisés et pro-monarchiques de Bangkok comme le faisant avec la bénédiction du palais, au nom du « retour à la stabilité ». Pour eux, il y avait urgence : entre 2006 et 2014, la Thaïlande a connu huit premiers ministres.

« Rester poli »

Prayuth avait en outre de quoi rassurer ces élites : lors de la brutale répression militaire d’opposants dans les rues de Bangkok, au printemps 2010 – qui fit sans doute près d’une centaine de morts –, le général était commandant en chef de l’armée.

L’accession au pouvoir de cet officier, que l’on dit désormais très proche du nouveau roi, Maha Vajiralongkorn – souverain dont l’influence va bien au-delà de son statut de monarque constitutionnel –, n’a évidemment pas fait que des heureux. Et pour d’évidentes raisons : sous le pouvoir de Prayuth, près de 90 journalistes et blogueurs ont été accusés de lèse-majesté, une loi commode permettant à la junte de régler ses comptes avec ses adversaires. Pas moins de 1 800 civils ont fait l’objet de poursuites devant les tribunaux militaires, selon l’ONG Human Rights Watch.

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: