en Pologne, une campagne présidentielle surréaliste

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Le chef de file du parti Droit et justice (au pouvoir) Jaroslaw Kaczynski, le 16 avril à la Diète, le Parlement polonais.
Le chef de file du parti Droit et justice (au pouvoir) Jaroslaw Kaczynski, le 16 avril à la Diète, le Parlement polonais. Czarek Sokolowski / AP

A dix jours de l’élection présidentielle polonaise, dont le délai a été initialement fixé au 10 mai, le pays reste plongé dans une profonde incertitude, inédite depuis la chute du communisme. Situation aussi inquiétante qu’ubuesque : à cette heure, il n’est toujours pas certain que le scrutin aura lieu, on ne connaît pas la date de son report éventuel, et la réponse à cette question tombera trois jours avant la date butoir, le 7 mai. C’est ce jour-là que la loi modifiant le code électoral et introduisant le vote par correspondance généralisé reviendra du Sénat à la Diète, la Chambre basse du Parlement, pour un ultime vote. Et son issue est incertaine au point que Droit et justice (PiS), parti de l’homme fort du pays, Jaroslaw Kaczynski, pourrait en perdre sa majorité.

Le bon sens appellerait pourtant à un report du scrutin de plusieurs mois ou d’un an, comme le réclame l’opposition, alors que l’épidémie due au coronavirus n’a toujours pas atteint son pic et que la campagne électorale est à l’arrêt depuis plusieurs semaines. Mais Jaroslaw Kaczynski s’y refuse obstinément : si dans les conditions actuelles, le président sortant, Andrzej Duda, est donné vainqueur dès le premier tour, la situation sera beaucoup plus complexe une fois que le pouvoir populiste sera confronté à la gestion des conséquences économiques et sociales de la crise.

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Les institutions internationales et les juristes sont unanimes pour dire que ces élections par voie postale, préparées dans la précipitation, ne peuvent en aucun cas être conformes aux standards démocratiques. Le bureau des droits de l’homme de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), la vice-présidente de la Commission européenne chargée des droits de l’homme, Vera Jourova, la Cour suprême polonaise, le médiateur de la République, des ONG comme la Fondation Helsinki pour les droits de l’homme se sont notamment prononcés en ce sens.

Un scrutin « non constitutionnel »

Mardi 28 avril, 600 juges polonais ont appelé l’OSCE à envoyer des observateurs pour superviser le vote. Le président de la Commission électorale polonaise (PKW), institution indépendante qui a été exclue du processus de préparation du scrutin au profit de la poste, a affirmé, lors d’une audition au Sénat, que la situation donne lieu a « tant d’objections » qu’il craint qu’on « ne puisse pas organiser ces élections de manière pleinement libre ». L’ancien président du Conseil européen et ex-premier ministre polonais Donald Tusk, a, pour sa part, annoncé sa volonté de boycotter un scrutin « non constitutionnel », qui ne sera, selon lui, « ni libre ni équitable ».

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